Autodéfense en entreprise

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L’une des activités les plus importantes du STJV est de venir en aide aux travailleur·ses quand iels rencontrent un problème lié de près ou de loin au travail.

Nous nous rendons compte que, malheureusement, les demandes d’aide arrivent assez tard, quand les travailleur·ses sont déjà dans une situation très critique. Si se défendre face aux abus des patron·e·s est difficile – à cause de la politique des gouvernements successifs – ce n’est pas une fatalité.

Il nous apparait nécessaire d’adopter certaines habitudes et de mettre en place des protections en amont de tout conflit, et de sensibiliser les travailleur·ses, même lorsque les conditions de travail apparaissent comme bonnes. Nul·le n’est à l’abri d’un revirement de situation.

Notre doctrine d’assistance est de pouvoir se protéger et intervenir au plus tôt afin de ne pas se retrouver dans une situation compliquée en premier lieu. Cela implique que la prévention, la formation et la préparation individuelle en amont sont fondamentales.

Entendons-nous bien : nous avons toutes les raisons de penser qu’au cours de votre carrière (et oui, cela inclut les études), vous allez être confronté·e à une situation de conflit ou d’abus avec votre employeur, hiérarchie, parfois vos collègues… Virtuellement toustes les travailleur·ses ont été ou vont être victimes dans l’environnement professionnel, la question est de savoir quand et avec quel niveau de préparation.

L’objectif de cette fiche est d’éviter que la situation dérape en vous donnant les réflexes de base pour montrer à l’employeur que vous connaissez vos droits et que vous ne serez pas une proie facile. Ces principes visent deux buts :

  • Premièrement : mettre toutes les chances de votre côté pour mettre fin à un abus ;
  • Deuxièmement : préparer le terrain à un possible contentieux en justice si votre employeur devait persévérer dans ses affres.

La justice est biaisée en faveur des entreprises et, pour se défendre, il faut faire les choses dans l’ordre et démontrer qu’on a été un·e bon travailleur·ses. Malheureusement, tarder à prendre des conseils amène à passer à côté d’occasions faciles de renforcer son dossier.

Cette fiche pratique a donc pour objectif de lister les outils à disposition pour naviguer au mieux dans le monde professionnel avant, pendant et après un litige.

Rappel important :
Le STJV apporte son aide inconditionnellement dans la mesure de ses moyens (humains et financiers), même sans avoir adhéré. Nous ne sommes pas un service mais une expression de solidarité. Si vous pensez être victime d’un préjudice quelconque, contactez-nous via notre formulaire de contact.

1. Les mythes à déconstruire

Se protéger et faire en sorte de travailler dans un environnement sain, c’est d’abord être réaliste et pragmatique sur le milieu professionnel.

Il est donc important de se prémunir contre les mythes qui ont été construits par le patronat dans l’industrie du jeu vidéo (et ailleurs) et de connaître les limites que votre employeur n’a pas le droit de dépasser.

Les mythes à déconstruire

Mythe n°1 : « On est une grande famille / On est cool / On se prend pas la tête »

Un contrat de travail établis un lien par lequel l’employeur exerce son pouvoir de direction sur l’employé·e. C’est une relation de subordination. Il en va de même pour la majorité des « freelance » qui sont en réalité en situation de salariat déguisé.

Les relations d’« amitié » entre patron·e et travailleur·se ne peuvent pas être équilibrées. Cela se constate souvent au moment où lea travailleur·se demande de meilleures conditions de travail.

Pour cette raison, il est préférable de rester sur ses gardes quand la personne pour qui vous travaillez essaye de devenir votre ami·e.

La rhétorique de la famille est universellement utilisée pour atténuer la perception de manquements (travail sans contrat, paiement en retard, heures supplémentaires sans compensation, pression, harcèlement…) de l’employeur par les travailleurs·ses. Il s’agit tout simplement de manipulation.

Il vaut mieux prendre de la distance et demander calmement mais fermement à ce que vos droits soient respectés, conformément au code du travail et aux conventions collectives.

Mythe n°2 : « Vous avez de la chance d’être là »

Les patron·es aiment entretenir l’idée qu’iels font une énorme faveur aux personnes qu’iels emploient en les acceptant dans leur entreprise. C’est une inversion totale de la réalité, malheureusement communément admise. Si faire carrière dans le jeu vidéo n’est pas forcément facile, il est important de rappeler qu’une entreprise ne vaut rien sans les personnes qui y travaillent : les jeux ne se fabriquent pas tout seuls.

Gardez en tête que l’entreprise qui vous emploie ne le fait pas par bonté de cœur mais par intérêt économique et que si elle vous a embauché·e, c’est qu’elle tire un bénéfice de l’exploitation de votre travail.

Vous avez une formation, un métier, des connaissances et de l’expérience. Cela a de la valeur.

Mythe n°3 : « C’est un métier passion »

Au STJV, nous croyons fermement que prendre soin de notre santé est une priorité. C’est se donner la possibilité de profiter de ce qui nous passionne sur la durée.

La passion des travailleurs·ses pour leur métier est un levier dont les entreprises abusent de manière systémique, dans toutes les industries et pour tous les métiers, pour justifier les mauvaises conditions de travail et les infractions généralisés.

Encore une fois, il s’agit de manipulation dans le but d’extraire toujours plus de travail, sans le rémunérer à sa juste valeur ni fournir des conditions de travail dignes.

La « passion » est ainsi invoquée pour réclamer de l’investissement supplémentaire, des heures supplémentaires, des bas salaires, un dévouement au projet et à l’entreprise, une obéissance aveugle, etc.

Ce mythe n’engendre que stress, épuisement professionnel (burnout), turnover, perte de connaissance, désorganisation…

Demandez-vous bien à qui profite votre investissement en temps et en énergie lorsque que vous donnez de votre personne au-delà de ce que stipule votre contrat de travail.

Mythe n°4 : « Les RH sont là pour votre bien »

C’est absolument faux, et le contraire en réalité. Comme nous l’ont montré tous les scandales et enquêtes de ces dernières années, le rôle des départements RH est systématiquement de couvrir et défendre l’entreprise, au mépris des victimes. Cela malgré tous les pink-, green-, et autres washings.

Il ne s’agit pas d’une question de qualité, bienveillance ou compétence des personnes dans les départements RH, mais de structure. La fonction première des Ressources Humaines est d’assurer le fonctionnement économique de l’entreprise, de mettre en place la gestion des travailleurs·ses comme une ressource comme une autre.

La personne RH que vous connaissez peut bien être la plus sympa au monde, cela ne change rien au fait qu’à partir du moment où vous lui remontez un abus de l’employeur, elle sera dans le meilleur des cas face à un conflit de valeurs. Son employeur (dont dépend son emploi, donc sa sécurité financière et plus largement sa vie) n’a pas intérêt à cesser son abus puisqu’il y trouve un bénéfice et va lui ordonner de trouver un moyen en ce sens. Ce n’est donc pas surprenant que les RHs se retrouvent à ignorer, mettre sous le tapis ou atténuer des comportements répréhensibles commis par des personnes en situation de pouvoir dans l’entreprise.

Mythe n°5 : « Le patron va me blacklister si je l’ouvre »

La peur du blacklisting est compréhensible, mais extrêmement exagérée. De notre expérience syndicale depuis 8 ans, les cas avérés doivent se compter sur les doigts d’une main.

Les patron·nes sont certes organisés via le SNJV et le SELL, mais ils ne sont pas ami·es pour autant. Et ils sont loin de tous avoir la même importance en leur sein. Ironiquement, la menace du blacklisting est toujours employée par des petits patrons peu sûrs d’eux, qui n’ont absolument pas la capacité d’appliquer un quelconque blacklisting. En exagérant largement leur influence, ils espèrent asseoir encore plus leur emprise et domination sur les travailleurs·ses.

« Jean-Michel Indé » a peut-être croisé un·e patron·ne de grand studio dans les couloirs de la GDC en 2015, ce n’est pas pour autant qu’il serait écouté par lui/elle.

L’industrie française est certes relativement petite, mais elle est maintenant syndiquée. Au début de l’année 2025, le STJV approche les 10% de syndicalisation. Le mécanisme de l’omerta ne peut plus fonctionner dans cette configuration : maintenant, tout le monde l’ouvre.

2. Les points de vigilance

Les points de vigilance

Point de vigilance n°1 : Protéger sa liberté d’expression au travail

La liberté d’expression en entreprise est protégée par :

  • la liberté d’expression individuelle, un droit fondamental énoncé dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
  • la liberté d’expression directe et collective, dans le Code du Travail

Le code du travail dispose que

Les salariés bénéficient d’un droit à l’expression directe et collective sur le contenu, les conditions d’exercice et l’organisation de leur travail.
L’expression directe et collective des salariés a pour objet de définir les actions à mettre en oeuvre pour améliorer leurs conditions de travail, l’organisation de l’activité et la qualité de la production dans l’unité de travail à laquelle ils appartiennent et dans l’entreprise.
Les opinions que les salariés, quelle que soit leur place dans la hiérarchie professionnelle, émettent dans l’exercice du droit d’expression ne peuvent motiver une sanction ou un licenciement.

Vous ne pouvez donc pas être sanctionné·e de quelque manière que ce soit pour avoir parlé de vos conditions de travail ou de votre salaire. Le patronat fait pression sur les travailleurs·ses en prétextant une « confidentialité » abusive au sein de l’entreprise : c’est absolument faux.

Si vous vous rendez compte que votre employeur vous paie en-dessous des minima conventionnels, nous vous encourageons au contraire à en parler avec vos collègues et à construire une revendication collective à ce sujet.

Point de vigilance n°2 : Créer de la solidarité

Quoi qu’il arrive, et que votre travail se passe bien ou mal, il y a une constante : ensemble on est plus fort. Les patron·nes le savent bien et vont tout faire pour casser ou empêcher de créer des liens de solidarité.

Le regroupement des travailleureuses est un préalable indispensable à l’amélioration des conditions de travail puisqu’elles sont partagées. En conséquence, le patronat joue toujours la même partition : diviser pour mieux régner. Cela peut prendre de nombreuses formes : opposer les unes aux autres, punir pour l’exemple, encourager la docilité de certain·es, individualiser les problèmes collectifs, faire de la rétention d’information, changer de discours suivant l’interlocuteurice…

La parade est toujours la même : discuter, puis agir, collectivement. Méfiez-vous de toute action qui isole les collègues et cultivez un collectif de travail soudé.

Point de vigilance n°3 : Ne rien signer

Parfois de lui-même, mais souvent en réaction à une situation conflictuelle, par exemple face à une demande de régularisation de salaire, l’employeur va tenter de vous faire signer des modifications de contrat, avenants ou autre.

Hors cas très particuliers, vous n’avez aucune obligation de signer un papier juste parce qu’on vous le demande. Dans 99% des cas, l’employeur croit pouvoir vous mettre sous pression afin d’antidater un document ou de modifier le contrat à son avantage pour cacher un manquement de sa part.

Par défaut, on ne signe rien sans en parler au CSE et au syndicat. Demandez à l’employeur sur quels articles de loi il se base pour justifier sa demande. Discutez-en avec vos collègues.

Point de vigilance n°4 : Ne pas se dévaluer

Par défaut, les travailleureuses sont honnêtes. Ce trait de caractère est facilement exploitable par l’employeur, en particulier lors des entretiens professionnels.

Il est humain et compréhensible de croire au bien-fondé de ces entretiens. Mais le plus souvent il s’agit d’une mascarade et les décisions d’augmentations etc., ont déjà été prises en amont. Par contre, il y a une chose à laquelle ils servent bien, et c’est trouver des reproches à faire à quelqu’un qui a été pris en grippe et dont on veut se débarrasser.

Il est assez courant que les entreprises épluchent, entre autres, les entretiens passés afin de créer de toutes pièces des reproches infondés et justifier des sanctions voire des licenciements.

Pour se protéger, il faut donc éviter de se dévaluer, de faire son autocritique, de pointer des choses qu’on aurait pu mieux réaliser, bref : ne pas offrir à l’employeur des arguments pour nous faire des reproches.

La remise en question peut être bonne et nécessaire, mais elle se fait avec ses collègues et camarades, pas avec le patronat.

Plutôt que se dévaluer, il est utile en cas de reproches de mentionner à l’employeur les causes externes de nos problèmes : surcharge de travail, défaut de communication de la hiérarchie, pressions, tâches ne correspondant pas au poste…

3. Les bons réflexes à avoir quand tout va bien

Les bons réflexes à avoir quand tout va bien

Habituez votre entourage professionnel à communiquer par écrit

La grande difficulté quand on décide de faire valoir ses droits en justice réside dans la collecte de preuves. Juridiquement parlant, les traces écrites sont les éléments qui sont le plus pris au sérieux lors de l’examen d’un litige. Les employeurs en ont parfaitement conscience et vont pour cette raison toujours procéder par des échanges oraux, sans traces, pour commettre leurs méfaits.

Un bon moyen de contrer cette tactique est de faire de l’échange de mail votre mode de communication par défaut. Posez vos questions par écrit, faites des résumés de réunion que vous envoyez par mail, bref gardez des traces et habituez votre entourage professionnel à cette manière de communiquer.

Souscrire à une protection juridique auprès de son assurance

Si vous pouvez vous le permettre, nous recommandons fortement de vous protéger sur le plan juridique. Les protections juridiques qu’offrent les assurances (notamment habitation) permettent souvent la prise en charge des honoraires d’un·e avocat·e dans l’éventualité où vous auriez besoin d’être assisté·e suite à un litige professionnel. Cette protection coûte en moyenne 8€/mois selon les assurances et est parfois inclue d’office dans votre contrat.

Une procédure aux prud’hommes peut coûter plusieurs milliers d’euros. Avoir une protection permet de financer tout ou partie de ces procédures, de se sentir plus légitime et plus protégé si vous étiez amené à devoir vous défendre en passant par un tribunal.

Se syndiquer

Comme expliqué plus haut, le rapport de force entre employé·es et employeurs est déséquilibré. Pour se protéger au mieux face aux abus et aux conditions de travail toujours plus précarisées, il est primordial de s’organiser entre travailleurs·ses.

Se syndiquer permet de ne pas rester seul·e, d’apprendre à connaître ses droits, de se créer un filet de sécurité sociale et mentale en cas de difficultés professionnelles et d’améliorer les conditions de travail de tou·tes dans l’industrie. Des belles victoires ont été remportées par le STJV grâce au travail des travailleurs·ses. Prendre part à la lutte redonne confiance dans sa capacité d’action et chasse la sensation d’impuissance face aux injustices récurrentes dans le monde du travail.

S’assurer de la présence d’un CSE dans son entreprise

Le rôle du CSE est de représenter les salarié·es auprès de l’employeur. Sa présence dans une entreprise est obligatoire à partir de 11 salarié·es (équivalent temps plein, sur 1 an). Il est l’interlocuteur privilégié en cas de conflits entre la direction et les travailleur·ses et dispose de diverses prérogatives et informations pour assurer la défense et la représentation des salarié·es.

Dans le milieu du jeu vidéo (et en particulier dans les petites entreprises), il est courant que les patron·es rechignent à mettre en place un CSE. Iels peuvent par exemple manquer à leur obligation d’information au sujet de l’élection du CSE pour empêcher leur tenue, ou prolonger une période de carence (absence de CSE dans l’entreprise).

En tant qu’employé·e, vous avez cependant divers recours pour contrer ces méthodes, en particulier demander à ce que des élections soient organisées quand le CSE devient obligatoire, ou réorganisées quatre mois après une carence.

Dans tous les cas, nous vous invitons à vous rapprocher du STJV pour organiser ces élections : nous vous aiderons à son organisation et à obtenir de meilleures conditions.

Si votre entreprise a déjà un CSE, rapprochez-vous-en et essayez d’estimer à quel point il remplit bien son rôle. En fonction de sa relation avec la direction et de son engagement politique, vous pourrez estimer s’il peut vous aider en cas de difficultés au sein de l’entreprise.

Faire vivre une section syndicale

Les travailleur·ses syndiqué·es d’une entreprise forment une section syndicale. Elle représente le syndicat auprès de l’employeur et sert à communiquer avec les collègues. C’est le meilleur cadre pour discuter et réfléchir collectivement aux problèmes rencontrés dans l’entreprise, puis lutter contre.

La section peut désigner un·e Responsable de Section Syndicale ou Délégué·e Syndical·e, version améliorée en cas de victoire aux élections du CSE. En présence d’un·e Délégué·e Syndical·e, l’entreprise est obligée d’obtenir sa signature pour appliquer tout ce qui relève d’un accord d’entreprise. Elle doit également tenir des Négociations Annuelles Obligatoires.

4. Les bons réflexes à avoir quand la situation se dégrade

La première étape est de savoir repérer quand votre situation professionnelle se détériore. Certains évènements en entreprise sont des signes classiques des situations de maltraitance et sont donc des points sur lesquels il faut se montrer vigilant·e.

Les bons réflexes à avoir quand la situation se dégrade

Voici une liste, non-exhaustive, des cas typiques qui doivent mettre en alerte :

  • les priorités de travail changent régulièrement, on vous met la pression ;
  • une quantité non négligeable de travail est jetée ;
  • l’employeur vous demande des heures supplémentaires (a fortiori non-payées) ;
  • des gens n’ont aucune tâche à remplir ;
  • une personne fait l’objet de beaucoup de plaintes ;
  • une personne connue pour son comportement déplacé est embauchée dans votre entreprise ;
  • vous remarquez que certains·es de vos collègues sont humiliés·es, rabaissés·es, ou mis·es au placard ;
  • les salaires sont payés en retard ;
  • de plus en plus de personnes démissionnent (turn-over important) ;
  • des personnes clés sont licenciées (notamment celleux chargé ·es de l’organisation de l’entreprise et/ou de la charge de travail) ;
  • votre entreprise commence à rencontrer d’importants problèmes financiers.

On est souvent amené à minimiser ce qu’on vit dans le cadre professionnel. C’est un comportement très répandu et parfaitement normal puisque notre revenu (et donc notre survie) dépend de notre capacité à conserver un emploi.

Cependant, si fermer les yeux sur des situations de maltraitance dans le cadre professionnel peut être rassurant sur le moment, le risque d’en payer le prix fort plus tard par des burnouts, dépressions, une incapacité à travailler… est conséquent.

Il est donc important d’avoir en tête les signaux qui doivent vous mettre en alerte. Un bon moyen objectif d’y parvenir est de noter chez soi les indicateurs de mal-être les plus classiques, tels que : difficulté à parler de son travail sinon pour s’en plaindre, irritabilité, troubles alimentaires, difficulté à ressentir de l’empathie (symptôme de burnout), troubles du sommeil, cauchemars, troubles de la mémoire, sensation de nausée avant d’aller au travail, etc.

Nous conseillons à tout le monde de remplir ce questionnaire pour évaluer son état de burnout, il pourrait révéler des surprises.

Prévenir l’employeur

Quand vous vous rendez compte que vous êtes victime d’un abus, quel qu’il soit (venant de l’employeur ou d’un·e collègue, d’un·e prestataire, qu’il soit financier, moral ou physique, etc), vous devez en avertir l’employeur.

Pour le faire au mieux, il faut suivre les conseils qui suivent dans cette fiche, mais l’information importante à retenir est que plus vous prévenez tôt du problème, plus cela vous sécurise par la suite.

L’employeur est légalement obligé d’engager des moyens pour prévenir et faire cesser les dangers, risques, harcèlement, maltraitances, etc. S’il peut légitimement dire qu’il n’était pas au courant, alors la justice ne le considérera pas en faute.

Demander conseil autour de soi

De nombreuses personnes ont pour réflexe de s’isoler quand elles rencontrent des difficultés dans la sphère professionnelle. Les raisons qui peuvent pousser à un tel comportements varient d’une personne à l’autre mais ne sont souvent que partiellement fondées : peur, honte, culpabilité etc. Il est important de surmonter ce réflexe en communiquant autour de soi sur les difficultés rencontrées, afin de faire un état des lieux de la situation dans laquelle vous êtes.

Parlez-en à vos collègues. Contactez des associations, des syndicats, parlez à des personnes de confiance et/ou à des médecins. Vous pouvez même appeler anonymement l’inspection du travail et/ou le conseil des prud’hommes afin de demander des renseignements, sans que ça ne vous engage à quoi que ce soit et sans même avoir à renseigner votre nom ou celui de votre entreprise.

En cas de doute, parler, chercher à comprendre, interroger permet de réaliser si ce qu’on vit est normal ou non et d’avoir accès à des ressources ou des solutions auxquelles on n’aurait pas forcément pensé.

Prendre des notes

Dans les cas de maltraitance au travail, le temps peut passer très vite et le potentiel état de sidération dans lequel la victime se trouve peut jouer sur sa mémoire. Même sans preuves, tenir un journal des situations qui ont été dommageables pour vous, avec les faits, les noms des personnes impliquées et les dates permet d’avoir une vision plus claire et plus objective des problèmes que vous rencontrez.

De plus, dans le cas où vous feriez appel à des professionnels de santé et/ou du droit, avoir accès à ce journal vous permettra d’exposer de façon beaucoup plus claire la situation et d’obtenir une meilleure assistance.

Cela peut même aider dans une procédure judiciaire. Par exemple, avoir noté ses heures supplémentaires avec les dates sera recevable comme preuve, et l’employeur devra prouver qu’il ne vous les a pas demandées et qu’il a fait en sorte de vous empêcher de les réaliser.

Aller voir un·e professionnel·le de santé

Réaliser qu’on va mal et prendre des décisions appropriées pour se défendre en cas de maltraitance professionnelle peut être très difficile quand on manque de recul.

En particulier, en cas des symptômes cités précédemment, votre premier réflexe doit être d’aller consulter en expliquant votre souffrance liée au travail.

Consulter un·e professionnel·le de santé permet d’abord de faire un état des lieux de la situation à l’aide d’un regard extérieur compétent. Si votre médecin le juge approprié, vous mettre en arrêt maladie vous permettra en plus de faire le point sur l’environnement qui vous affecte et de prendre le temps d’analyser calmement la situation. Vous pouvez éventuellement utiliser ce temps pour prendre rendez-vous avec des spécialistes en fonction des problèmes de santé que vous rencontrez, faire observer votre état de santé mental et physique (ce qui a également l’avantage de créer des preuves en cas de poursuites judiciaires par la suite), et demander conseil à votre entourage.

En cas d’urgence, il existe par exemple SOS Médecins (service payant). Les mutuelles (que vous avez obligatoirement avec un contrat de travail) proposent parfois des services de télé-consultation gratuits.

C’est aussi une bonne idée de demander un rendez-vous auprès de votre médecine du travail, pour faire un bilan de votre état de santé (et de sa potentielle dégradation), d’obtenir des informations sur les éventuels aménagements que vous êtes en droit de demander, etc.

Les rendez-vous ont lieu durant les horaires de travail et impliquent donc que l’employeur soit notifié, mais il n’aura pas connaissance de la raison de la demande ou de leur contenu.

Nous vous invitons à insister auprès des médecins pour que votre condition soit déclarée comme maladie professionnelle.

Réunir des preuves

Si vous estimez que votre situation professionnelle commence à être difficile, la première étape est de réunir autant de preuves que possible sur du matériel informatique qui vous appartient. Un employeur peut vous couper l’accès à vos données professionnelles à tout moment (oui, ça arrive régulièrement) et, si vous avez le droit légalement de demander à y avoir accès, dans les faits l’employeur peut rendre ces démarches très compliquées.

C’est pourquoi il est important de télécharger vos mails dès que vous estimez que votre situation s’envenime et de prendre des captures d’écran de tout élément qui vous paraît pertinent. Assurez-vous que la date et le contexte apparaissent bien : vos preuves doivent être autant que possible à l’épreuve du mensonge et de la mauvaise foi qu’utilisera l’employeur pour se défendre.

Malheureusement, les personnes en position de domination savent très bien quand leur comportement est risqué d’un point de vue légal et ont, pour cette raison, tendance à imposer des échanges à l’oral. Ainsi, en cas de litige on se retrouve dans une situation de « parole contre parole », qui va forcément être au détriment de l’employé·e. D’où l’importance de passer par l’écrit : soit en le demandant ouvertement (au risque d’un refus), soit en établissant les faits a posteriori.

Dans ce cas, et dès que vous avez le moindre doute sur la légalité ou légitimité de ce qu’on vous a dit, vous pouvez en faire un compte-rendu écrit que vous partagez par mail aux personnes présentes lors de l’échange. Au mieux, cela permettra de faire reculer l’employeur sur sa faute en le forçant à se dédire, et au pire cela alimentera vos preuves.

5. Se défendre quand les choses vont (très) mal

Même quand une entreprise viole ostensiblement le droit et maltraite ses employés·es, on peut parfois avoir du mal à accepter de reconnaître la situation pour ce qu’elle est et de faire son deuil du projet sur lequel on travaille et/ou de l’équipe au sein de laquelle on a évolué. Le jeu vidéo reste un métier dans lequel beaucoup de gens s’investissent corps et âme, avec un fort désir de donner ce qu’iels ont de meilleur. Les patrons·es exploitent cette fierté du travail bien fait contre leurs employés·es pour justifier les traitements les plus injustes et les plus dégradants. Ce n’est pas se rendre service ou rendre service à l’industrie que d’accepter de telles conditions de travail.

Se défendre quand les choses vont (très) mal

Reconnaître les abus pour ce qu’ils sont, surtout quand on a accepté beaucoup de situations anormales par le passé, demande un effort conséquent et une importante détermination. Il est facile de se dire que si on a accepté tel ou tel petit écart par rapport au droit du travail, alors on ne peut pas se plaindre si d’autres arrivent. Mais il faut garder en tête qu’il n’est jamais trop tard pour dire stop. Vous n’avez pas à vous sentir mal ou à vous justifier de demander à ce que la loi et votre intégrité soient respectées. Le fait que vous vous soyez montré·e arrangeant·e envers votre employeur une fois ne veut pas dire que vous devez l’être systématiquement, surtout si vous commencez à sentir que ça vous impacte dans votre quotidien, dans votre vie de famille ou dans votre santé.

Ainsi, il est important de savoir nommer les choses pour ce qu’elles sont et de se convaincre que rien ne les justifie.

Si vous êtes régulièrement dénigré·e, recevez des critiques injustifiées, des humiliations (« tu es incapable », « tu sers à rien », « tu fais rien de bien » etc), si vous êtes mis·e à l’écart, si vous subissez des moqueries à caractère discriminatoire, si on vous donne des tâches dépassant vos capacités, si on ne vous en donne pas du tout, si on vous prive d’outils de travail professionnel, etc, vous êtes victime de harcèlement moral.

Si vos supérieurs et/ou collègues vous font régulièrement des remarques à connotations sexuelles, si des images explicites, érotiques ou pornographiques vous sont envoyées ou sont exposées sur votre lieu de travail, si on vous rabaisse sur la base de votre genre, si on fait des réflexions sur votre corps, votre tenue ou sur votre sexualité (réelle ou supposée) ou si on vous fait des propositions à caractère sexuel sur votre lieu de travail, vous êtes victime de harcèlement sexuel.

Si on vous refuse des aménagements en fonction de votre handicap, si on ne paye pas vos salaires ou si on vous les paye en retard, si vous êtes moins bien payé qu’un·e collègue pour le même travail et la même expérience, si vous n’avez pas les mêmes avantages que les autres, si on vous force à travailler en dehors de vos horaires ou pendant un arrêt maladie, si votre CDD est renouvelé plus de deux fois ou au-delà de 18 mois, si votre direction tente de vous forcer à accepter une rupture conventionnelle, si on vous fait travailler sans contrat, si vous travaillez en auto-entreprise pour un seul patron et qu’il vous traite comme un·e subordonné·e (salariat déguisé), etc. votre employeur ne respecte pas le code du travail et vous met potentiellement en danger.

Si vous n’arrivez plus à travailler, si vos capacités d’empathie sont au plus bas, si vous êtes constamment fatigué, si vous n’arrivez plus à vous intéresser à rien professionnellement parlant, si vous avez tendance à vous replier sur vous-même, à être irritable, si vous constatez l’apparition de troubles du sommeil ou du comportement alimentaire, si vous ressentez une anxiété constante, si vous vous sentez dévalorisé etc, vous êtes sans doute en train de faire un burnout.

Ces situations sont à prendre au sérieux. Si vous avez le moindre doute concernant une ou plusieurs d’entre elles, mieux vaut agir et demander de l’aide et des conseils (au risque de constater que c’était une fausse alerte, ce qui n’a jamais fait de mal à personne), plutôt que de continuer d’endurer jusqu’au point de rupture.

Contacter le syndicat

Chaque situation ayant ses propres spécificités, même avec le guide le plus long et le plus étoffé du monde, il n’est pas possible de couvrir tous les cas de figure et toutes les mesures : raison pour laquelle il est important de faire appel à un syndicat en cas de souffrance au travail.

Les bénévoles qui y travaillent sont formés à l’accueil des gens ayant besoin d’aide et sont en lien avec des avocats·es si une expertise professionnelle s’avère nécessaire. Iels pourront vous aiguiller sur la pertinence des actions à mener, vous écouter et vous rassurer. En particulier, le STJV n’enclenche aucune action sans l’accord de la victime, et apporte en premier lieu un accompagnement, de l’écoute et de l’information pour pouvoir agir ou non mais de manière éclairée.

Par notre expérience militante, nos expériences en tant que travailleur·ses et nos liens étroits avec des avocat·es nous connaissons très bien les problèmes rencontrés et comment y faire face.

Les témoignages / le soutien de collègues

Suivant l’abus dont vous êtes victime, il est probable que vous ne soyez pas la seule personne de l’entreprise à en faire les frais. Et même si c’est le cas, vos collègues ont peut-être au moins été témoins de ce que vous avez vécu. Quoiqu’il en soit, se tourner vers les collègues en qui vous avez confiance pour discuter de la situation, préparer des actions communes et réfléchir à comment vous défendre au mieux ne peut que vous être bénéfique.

L’appui des représentant·es du personnel

Les élu·es CSE ont le statut de salarié·e protégé·e. Ce sont donc des personnes qui peuvent aider les salarié·es en difficulté beaucoup plus facilement, en portant les sujets devant la direction de l’entreprise et en alertant l’inspection du travail. Vous pouvez aussi vous tourner vers ces personnes pour être accompagné·e dans le cadre d’une procédure de licenciement économique ou de rupture conventionnelle (et à défaut, un conseiller du salarié).

6. Reprendre le travail pendant / après un litige

Travailler pour un employeur avec qui l’on est en litige peut sembler difficile, voire impossible. Malheureusement, la durée des procédures judiciaires et les difficultés liées à la perte d’emploi forcent régulièrement à ce que ce soit le cas. Suivant votre situation, nous vous recommandons évidemment de vous protéger au maximum, travailler dans ces conditions affectant fortement la santé :

  • L’arrêt de travail reste justifié tant que votre état ne vous permet pas de reprendre le travail sereinement ;
  • Étudiez la possibilité d’un aménagement de poste de travail, voire d’un temps partiel thérapeutique ;
  • Assurez vous d’avoir un suivi médical approprié, notamment auprès de psychologues / psychiatres en cas de dépression, trouble anxieux et/ou burnout.

7. Conclusions

Pour résumer cette fiche, les choses primordiales à retenir sont :

  • Il ne faut pas attendre que la situation s’aggrave pour la régler ;
  • En parler autour de soi (collègues, CSE, STJV, famille, médecin, …) est toujours utile ;
  • On peut empêcher les dérives dans beaucoup de cas avec la bonne réaction ;
  • Le STJV vous aidera à mettre en place une stratégie de défense efficace.

FAQ : élections, votes, procurations, dépouillement…

Dernière mise à jour 15/06/24

Votes

Comment savoir si je suis inscrit sur les listes électorales ? Où est-ce que je dois voter ?

Vous pouvez passer par ce service du ministère de l’intérieure, qui permet de vérifier votre bureau de vote, vos procurations, etc.

Une fois connecté, vous devez entrer votre commune de vote pour accéder aux informations qui servent notamment à faire une procuration : numéro d’électeur‧ice, numéro et adresse de votre bureau de vote…

Si le service ne vous trouve pas dans la commune que vous avez entré, essayez toutes les communes où vous avez résidé précédemment. Si vous n’avez jamais changé d’adresse pour les listes électorales, il y a de forte chances que votre commune de vote soit celle où vous résidiez officiellement au moment de vos 18 ans.

Est-ce que j’ai besoin d’une carte électorale ?

Non. Il suffit d’aller dans votre bureau de vote avec une pièce d’identité valide, principalement :

  • Carte nationale d’identité (valide ou périmée depuis moins de 5 ans)
  • Passeport (valide ou périmé depuis moins de 5 ans)
  • Carte vitale avec photographie
  • Carte d’invalidité (en cours de validité) avec photographie ou carte de mobilité inclusion (en cours de validité) avec photographie
  • Permis de conduire (en cours de validité)
  • Récépissé valant justification de l’identité (en cours de validité), délivré en échange des pièces d’identité en cas de contrôle judiciaire

Comment se déroule le vote ?

1) Présentez-vous à la table où sont déposés les bulletins et les enveloppes. Les assesseur‧ses vérifient votre identité et votre inscription sur les listes électorales. Si c’est bien le cas, ils vous donnent l’enveloppe pour voter.
2) Récupérez les bulletins de vote. Vous n’êtes pas obligé de prendre tous les bulletins, mais l’usage est d’en prendre plusieurs pour assurer l’anonymat du vote. Vous pouvez aussi venir avec les bulletins que vous aurez reçu par courrier.
3) Entrez dans l’isoloir. Vous devez être dans l’isoloir pour mettre le bulletin de votre choix dans l’enveloppe. En sortant, une poubelle est disponible pour jeter les bulletins non utilisés.
4) Présentez-vous devant l’urne. Lea président‧e du bureau ou son suppléant va vérifier votre identité, et la lire à haute voix.
5) Introduisez votre enveloppe dans l’urne. Lea président‧e va ouvrir l’urne pour que vous le fassiez. Iel vérifie que vous n’introduisez qu’une enveloppe, iel ne doit surtout pas la toucher.
6) Signez la liste d’émargement en face de votre nom. En général, un guide est appliqué pour vous aider à savoir où signer et ne pas déborder de la case. Si vous ne pouvez pas signer vous-même, un‧e électeur‧ice de votre choix peut signer pour vous avec la mention manuscrite : «l’électeur ne peut signer lui-même. »
7) Lea président‧e du bureau de vote vous rend votre carte d’électeur et/ou pièce d’identité.

Quels sont les horaires de vote ?

Les bureaux de vote sont ouverts en continu les jours d’élection, à partir de 8h. Ils ferment à des horaires différents selon la commune : par défaut à 18h, et jusqu’à 20h dans les grandes villes.

Les horaires d’affluence sont souvent vers 11h et vers 16h.

Comment voter depuis l’étranger ?

Si vous êtes inscrit sur une liste électorale en France

Vous pouvez voter par procuration.

Si vous êtes inscrit sur une liste électorale consulaire

Vous pouvez voter :

  • en vous déplaçant à l’ambassade ou au consulat le jour du vote, et voter comme dans n’importe quel bureau de vote
  • par correspondance
  • par procuration
  • en ligne, mais attention les dates de votes sont différentes

Pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 :

  • le vote par correspondance n’est pas disponible
  • sur le continent américain, les votes auront lieu les 29 juin et 6 juillet

Pour plus d’informations, nous vous conseillons ce guide complet du gouvernement.

Procurations

Si vous n’êtes pas disponibles pour voter dans votre commune de vote les jours d’élection, vous pouvez faire une procuration pour qu’une personne aille voter pour vous.

Au STJV, nous nous organisons pour prendre des procurations entre camarades. Si vous êtes adhérent‧es, n’hésitez pas à demander.

Comment faire une procuration ?

Vous pouvez passer par ce service du ministère de l’intérieure.

Il est possible de donner une procuration de 4 manières différentes :

  • en remplissant un formulaire directement en gendarmerie, au commissariat ou dans un tribunal judiciaire (ou dans un consulat français si vous êtes à l’étranger) ;
  • en remplissant un formulaire (en ligne ou imprimé), puis en faisant valider la demande en gendarmerie, au commissariat ou dans un tribunal judiciaire (ou dans un consulat français si vous êtes à l’étranger) ;
  • entièrement en ligne, avec une identité certifiée France Identité.

Via le formulaire en ligne

C’est la situation la plus courante.
Il faut pour cela passer par www.maprocuration.gouv.fr

Une fois connecté avec France Connect, vous devrez entrez votre commune de vote (en cas de doute pensez à la vérifier comme montré plus haut), puis des informations permettant d’identifier la personne qui aura votre procuration : soit son numéro d’électeur et sa date de naissance, soit ses prénom(s) et nom et sa commune de vote. Pensez donc à les avoir.

Une fois la procuration validée, vous recevrez un email de confirmation et un code de demande. Conservez-bien ce code !

Enfin, vous devrez vous rendre avec une pièce d’identité dans une gendarmerie, un commissariat ou un tribunal judiciaire (ou un consulat français si vous êtes à l’étranger), peu importe lequel, pour valider votre procuration.

Présentez-vous à l’accueil et dites que vous voulez faire valider une procuration, puis suivez les instructions que l’on vous donnera.

Une fois fait, vous recevrez deux derniers email confirmant que vous avez fait vérifié votre identité et que votre procuration est validée.

La personne ayant votre procuration devra voter dans le même bureau de vote que vous. Elle doit simplement s’y présenter avec une pièce d’identité et dire qu’elle vote pour vous.

Que se passe t’il si je peux finalement voter moi même ?

Vous pouvez vous présenter à votre bureau de vote et voter sans soucis. Pensez à prévenir la personne ayant votre procuration pour qu’elle ne vote pas avant vous ou ne vienne pas voter après que vous l’ayez déjà fait !

Assurer la régularité du scrutin

Ces étapes servent à lutter contre la fraude électorale. C’est particulièrement important dans les circonscriptions de droite.

Comment devenir assesseur pour gérer un bureau de vote ?

L’article R.42 du code électoral prévoit que chaque bureau de vote est composé de : un président, au moins deux assesseurs et un secrétaire.

Les deux assesseurs sont :

  • prioritairement, des personnes désignées par les candidats ou les listes (1 seul par candidat ou liste en présence), pris parmi les électeurs du département ;
  • en complément, des conseillers municipaux (obligation légale à laquelle ils ne peuvent se soustraire sauf motif sérieux d’empêchement), désignés dans l’ordre du tableau, puis le cas échéant, des électeurs du département, désignés par le maire pour pallier toute carence des assesseurs des listes.
  • Si le jour du scrutin le nombre d’assesseurs est inférieur à 2, les assesseurs manquants sont pris parmi les électeurs présents, sachant lire et écrire, d’abord l’électeur le plus âgé, puis le plus jeune.

Ces électeurs, pour assurer leur fonction doivent être présents uniquement au moment de l’ouverture et la clôture du scrutin et pendant le dépouillement, mais pas nécessairement le reste de la journée dès lors que deux membres du bureau de vote sont présents.

Il convient en priorité de vous rapprocher de votre candidat local afin d’être présenté comme assesseur. À savoir également que certaines villes proposent des formations pour devenir assesseurs afin d’aider la mairie dans leurs missions.

Comment faire pour aider à dépouiller les bulletins (devenir scrutateur) ?

Pour devenir scrutateur, il vous suffit de vous présenter à votre bureau de vote au moins une heure avant la fermeture du bureau, et de demander aux assesseurs s’il y a toujours besoin d’aide pour dépouiller les bulletins. Vous serez tenus informés selon l’organisation de votre bureau de vote pour réaliser le dépouillage après la clôture des votes.

Comment se déroule le dépouillement ?

Le dépouillement commence dès la clôture du scrutin. Il est effectué par les scrutateurs aux tables de dépouillement, en présence des délégués des candidats et des électeurs, et sous la surveillance des membres du bureau.

Le dépouillement se décompose en plusieurs étapes :

  • Les membres du bureau dénombrent les émargements. L’urne est ouverte, le nombre d’enveloppes, ainsi que de bulletins sans enveloppe, est vérifié : il doit être conforme aux émargements. Dans le cas contraire, il en est fait mention au procès-verbal.
  • Les enveloppes contenant les bulletins sont regroupées par paquet de 100. Elles sont introduites dans des enveloppes prévues à cet effet (enveloppes de centaine). Ces enveloppes sont cachetées. Le président du bureau et au moins deux assesseurs représentant les listes ou les candidats, les signent. Le dernier paquet d’enveloppes, qui compte moins de 100 bulletins, est également introduit dans une enveloppe de centaine sur laquelle est indiqué le nombre d’enveloppes contenues. Cette mise sous enveloppe ne s’effectue pas lorsque moins de 100 électeurs ont voté dans le bureau de vote.
  • Les enveloppes de centaine sont réparties entre les tables de dépouillement et ouvertes par les scrutateurs.
  • Un scrutateur ouvre les enveloppes de vote une à une, déplie le bulletin et le passe à un autre scrutateur qui le lit à voix haute et intelligible. Les noms portés sur les bulletins sont relevés sur des feuilles préparées à cet effet et par au moins deux scrutateurs. Toute autre procédure peut entraîner l’annulation de l’élection.
  • Puis les scrutateurs signent les feuilles de pointage et les remettent au bureau, ainsi que les bulletins et enveloppes dont la validité leur a paru douteuse ou a été contestée par des électeurs ou des délégués des candidats. C’est le bureau qui décidera alors de la validité d’un bulletin ou d’une enveloppe.
  • Le bureau arrête alors le nombre de suffrages exprimés , le nombre des suffrages blancs et nuls et le nombre de suffrages obtenus par chaque candidat ou chaque liste.

C’est quoi un syndicat ?

En 2022, nombre de nos camarades ont pu assister, et participer, à des discussions sur ce qu’est un‧e travailleur‧se, ce que sont les syndicats et leur utilité. Ce fut le cas notamment suite à l’élection présidentielle, lorsque le STJV s’était joint aux voix qui appelaient à se syndiquer et rappelaient que nos luttes sont des affaires quotidiennes, qui se construisent à long terme. Plus récemment, une vidéo de People Make Games avait beaucoup fait parler dans nos milieux.

Le constat général qui ressort de ces discussions est que, y compris dans les milieux syndicaux et chez les personnes concernées directement, il y a beaucoup de confusion sur ce que sont les syndicats, le syndicalisme, les travailleur‧ses…

Certains avis exprimés dans ces discussions conféraient aux syndicats des champs d’action et des objectifs très limités. D’autres relayaient même, involontairement, des clichés anti-syndicaux qui imprègnent notre société, et ouvraient la porte à des initiatives anti-syndicales.

Tout cela ne correspondant ni à la réalité de ce que nous faisons au STJV, ni à nos objectifs, nous avons rédigé cet article pour lutter contre cette confusion, définir les termes importants du débat, et présenter les positions actuelles du STJV, issues de l’histoire dans laquelle nous nous inscrivons et de nos statuts, pratiques et discussions internes.

Le paysage syndical étant très diversifié, tous les syndicats, et encore plus les syndicalistes qui les composent, n’ont pas forcément le même positionnement. Cela est d’autant plus vrai entre les syndicats de différents pays, qui évoluent dans des conditions légales et culturelles différentes.

Nous rappelons qu’il n’est pas nécessaire d’être d’accord avec toutes les positions actuelles du STJV pour y adhérer. C’est à travers notre travail et nos discussions internes que nous définissons la ligne politique suivie par le syndicat.

Qui sont les travailleur‧ses ?

Pour pouvoir définir ce qu’est un‧e travailleur‧se, il faut d’abord prendre du recul et expliquer ce qu’est le travail et donc, par ricochet, ce qu’est la production.

Prise dans un sens général, la production est l’ensemble de tout ce que la société au sens large produit, qui nous permet de vivre et que nous utilisons directement ou indirectement au quotidien. Son sens est tellement large qu’il est difficile d’en définir les contours rapidement mais, à titre d’exemple, cela regroupe aussi bien la production de nourriture, de vêtements, de meubles, de logement que de loisirs, comme les jeux vidéo, de services, comme les soins, l’information, les télécommunications, les transports, ou encore de connaissances, via notamment la recherche…

Le travail, c’est toute activité qui permet directement ou indirectement la production de quelque chose, quel que soit l’effort ou l’activité qu’on trouve derrière ce mot. Si on prend l’exemple d’une console de jeu, le travail direct qui a été nécessaire pour la produire regroupe entre autres : la récolte de matières premières, leur transport, leur transformation, leur assemblage, la conception de ses composants, le transport vers les magasins, le marketing associé, leur vente…

Ce travail dit productif n’est lui-même possible que grâce au travail dit reproductif, qui permet de libérer le temps de travail humain nécessaire à la production et de maintenir l’énergie et la santé des employé·es. Cela inclut tout travail domestique, non rémunéré et non reconnu, notamment toutes les tâches ménagères et la garde d’enfant.

Nous vivons toutes et tous grâce à un travail collectif qui permet de produire les ressources dont nous avons besoin.

Les travailleur‧ses ne sont donc pas seulement les personnes salariées en entreprise, ou qui ont des contrats de travail en cours. Il ne faut pas tomber dans la confusion courante entre travail et emploi. Le travail a toujours existé et existera toujours, alors que l’emploi est une façon particulière d’organiser une partie du travail dans le système économique capitaliste.

Le terme « travailleur‧se » désigne toute personne que l’organisation économique capitaliste force à effectuer du travail, quel qu’en soit la forme et quelle que soit leur capacité réelle à travailler. Cela regroupe donc les personnes dites « au foyer » qui s’occupent des enfants, les bénévoles dans les associations, les militant‧es d’organisations politiques, les artistes et créateurices de contenu, mais aussi les chômeur‧ses qui subissent des pressions permanentes au retour à l’emploi, les personnes handicapé‧es qui doivent justifier de manière intrusive pour leur vie privée leur incapacité à travailler sans aucune garantie qu’elle soit reconnue, et tant d’autres.

Qui organise la production ?

Actuellement, les personnes qui ont la capacité de déterminer ce qui est produit sont celles qui possèdent les usines, machines, ordinateurs, matières premières, brevets, appartements en location, plateformes en ligne, propriétés intellectuelles, journaux, etc. Tout ce qui est nécessaire à produire quelque chose est regroupé dans ce qu’on appelle les moyens de production. Pour un exemple relatif au jeu vidéo, vous ne pouvez pas produire un jeu Assassin’s Creed si vous n’en possédez pas la licence, si vous n’avez pas de moteur de jeu à disposition, d’ordinateurs, de locaux pour travailler : ce sont des moyens de production.

Les personnes qui possèdent ces moyens ont le pouvoir de décider de ce qu’elles en font, ou n’en font pas. Dans notre système économique, ces décisions se basent sur la valeur marchande de ce qui est produit, et non pas sur sa valeur sociale. On peut prendre comme exemple les entreprises pharmaceutiques qui arrêtent la production de médicaments pourtant indispensables à la survie de malades car ceux-ci ne sont pas assez rentables économiquement.

Ni les personnes qui produisent ces médicaments, ni celles qui en ont besoin pour vivre ne peuvent choisir de les produire quand même. Elles n’en ont pas le pouvoir puisqu’iels ne possèdent pas les moyens de production nécessaires. C’est la relation aux outils de production qui définit ce qu’on appelle les classes sociales : on appelle bourgeoisie la classe qui les contrôle, et prolétariat celle qui ne les contrôle pas.

La bourgeoisie ayant besoin du prolétariat pour fournir le travail nécessaire à la production, ne serait-ce que de par son faible nombre, elle emploie des prolétaires pour produire des biens et services. Leur travail est moins rémunéré que la valeur de ce qu’iels produisent, pour en tirer un profit : c’est ce qu’on appelle l’exploitation. Dans le jeu vidéo par exemple, les bénéfices d’un jeu ne sont pas répartis équitablement entre les personnes qui l’ont fabriqué : la majeure partie va aux éditeurs, patron‧nes et actionnaires, c’est à dire aux personnes qui possèdent les moyens de production.

Le prolétariat se définit donc en opposition à la bourgeoisie, à la fois sur le contrôle des moyens de productions mais aussi sur la différence d’obligation sociale à travailler. En ce sens, les mots « prolétaires » et « travailleur·ses » sont synonymes dans les communications du STJV.

Que sont les syndicats ?

Pour assurer que la production bénéficie réellement aux personnes qui en ont besoin et à la société en général, il faut que le prolétariat puisse décider collectivement ce qui est produit, comment, en quelle quantité, et à qui tout cela est distribué. C’est ici que les syndicats interviennent.

Si les syndicats sont à la base des organisations de travailleur·ses, c’est parce que l’organisation de la production actuelle tourne autour du travail. Dans notre système économique, les mécanismes sociaux de redistribution du capital, d’accès aux services public, toutes les aides, allocations, indemnités et retraites, sont alimentées par la production économique. Toutes les personnes qui en bénéficient dépendent donc du travail.

Le syndicalisme est une stratégie qui profite du poids que peuvent avoir les prolétaires employé·es en agissant directement sur la production et notamment en bloquant la production capitaliste , mais il ne s’arrête pas pour autant aux portes des usines et des immeubles de bureaux.

Le processus de réorganisation de la production concerne tous les prolétaires, et doit donc impérativement les inclure toutes et tous. La lutte syndicale ne tourne pas uniquement autour du salariat, mais concerne toute personne appartenant au prolétariat. Les travailleur‧ses non salarié et les personnes qui bénéficient de la redistribution du capital et des services publics ont déjà leur place dans le mouvement syndical, comme le montrent par l’exemple les syndicats de sans-papiers, auto-entrepreneurs, chômeur·ses, retraités ou encore travailleur·ses des plateformes.

Quel est leur domaine d’action ?

Bien que cela reste une de leurs activités principales, et parfois la plus visible, les syndicats ne se limitent donc pas à la représentation en entreprise, ni au cadre légal sciemment restrictif du « dialogue social ». Les pouvoirs que leur confère la loi sont utiles et pratiques, mais n’empêchent pas de s’organiser hors de ce cadre.

Les idées néolibérales, malheureusement répandues, prétendent le contraire dans le but d’institutionnaliser les syndicats, dépolitiser leur action et ainsi la vider de sa substance en la rendant inefficace. Mais, bien au contraire, l’histoire syndicale montre que la lutte syndicale s’est toujours faite sur tous les fronts.

Création d’hôpitaux de pointe gratuits, fondation de la sécurité sociale, soutien constant aux luttes de travailleur‧ses sans papiers ne sont que quelques exemples des réalisations sociales d’ampleur qui illuminent l’histoire des syndicats en France. Le mouvement ouvrier, par des caisses de cotisation et d’aide mutuelle, est aussi à l’origine de l’assurance chômage. Ces mesures, rendues possibles par la solidarité de classe, concernent bien des personnes qui ne sont pas salarié·es. Elles ont toujours eu pour but d’organiser collectivement des moyens de s’émanciper de la domination économique capitaliste.

Le travail a un rôle tellement structurant dans notre société qu’il concerne virtuellement tout le monde, et conditionne en grande partie nos moyens d’existence. Un syndicat ne peut et ne doit pas s’occuper exclusivement de la lutte contre la domination économique, car les dominations ne sont pas isolées les unes des autres mais se chevauchent et se combinent.

Pour preuve, nombre de sujets syndicaux « classiques » – discrimination à l’embauche, congés parentalité, accessibilité des lieux de travail et de l’organisation du travail pour les personnes handicapées, accessibilité pour les utilisateur·ices, congés maladie, etc – sont de manière assez évidente à la croisée d’autres oppressions : sexisme, racisme et validisme notamment.

En améliorant les conditions de travail, les services publics et sociaux, en augmentant le temps disponible pour chacun·e (par exemple par la réduction du temps de travail salarié hebdomadaire) et en luttant contre la précarité, l’action syndicale améliore les conditions de vie de tout le monde.

Comment peuvent-ils changer durablement le système économique ?

Un point sur lequel la majorité du mouvement syndical s’accorde en théorie est que, pour pouvoir décider pragmatiquement et efficacement de la production et l’adapter aux besoins de toutes et tous, il faut mettre fin à la division de la société en classes et séparer l’organisation de la production de la recherche permanente de profit.

C’est le seul moyen pour assurer que la production bénéficie réellement aux personnes qui en ont besoin et à la société en général, y compris en prenant en compte les contraintes écologiques. Cela veut dire que les prolétaires doivent prendre le contrôle de la production et décider ce qu’iels en font par elleux-même. Dans les syndicats, mais aussi dans les partis, il existe deux grands courants généraux qui visent à changer le système économique : le courant réformiste et le courant révolutionnaire.

Le courant réformiste vise une prise du pouvoir pacifique et républicaine, et compte exclusivement sur l’utilisation de la loi et des institutions existantes pour transformer graduellement le capitalisme. Dans les syndicats, cela veut dire se reposer sur le « dialogue social » institutionnalisé.

Le courant révolutionnaire prône une confrontation directe avec le capitalisme et une prise de pouvoir rapide et soudaine qui renverserait le système existant. Il ne considère les institutions existantes que comme des outils, qui peuvent aussi être des obstacles structurels à la transformation de l’économie. Au niveau syndical, cela veut dire favoriser l’auto-organisation des prolétaires et le recours à l’action directe (actions décidées et menées collectivement, directement par les personnes concernées, et non par des représentant·es), en vue de la réappropriation des moyens de production par la grève.

Se reposer uniquement sur des institutions existantes est un danger pour les syndicats, toute structure cherchant à maintenir son existence. Il nous faut être particulièrement vigilant·es pour éviter que nos syndicats ne finissent par prendre des décisions qui servent davantage leurs intérêts que ceux de notre classe. Plus précisément, s’il n’est pas pensé et pratiqué comme un outil révolutionnaire, un syndicat est condamné à vouloir se maintenir et donc à maintenir son environnement, le capitalisme.

C’est une limite des syndicats réformistes : une bureaucratie se développe en leur sein et, avec le temps, les intérêts de la structure ainsi que de ses employé·es changent. Pour maintenir leur existence, le plus simple pour eux est encore que les prolétaires continuent à en avoir besoin. L’un des meilleurs remèdes à ce risque est l’implication d’un maximum de prolétaires au sein des organisations syndicales, et à tous les niveaux. Plus le pouvoir y est partagé, notamment par l’autogestion, plus le risque de détournement des structures est atténué.

En résumé, on peut définir un syndicat de cette manière :

Un syndicat est une organisation dont l’objectif est d’organiser les prolétaires pour qu’iels reprennent collectivement et définitivement le contrôle de toute la production. C’est une stratégie, une manière de s’auto-organiser entre prolétaires pour déterminer comment gérer la production, ce qu’on en fait et à qui elle bénéficie.

Comment s’engager au niveau syndical ?

La base de l’action syndicale, c’est la solidarité, l’entraide et la formation mutuelle. En connaissant vos droits et en aidant vos proches à connaître leurs droits, vous préparez le terrain pour la lutte et prenez conscience de votre condition. Être au courant, même très partiellement, des voies d’actions et des organisations existantes permet de conseiller son entourage et le rediriger vers les personnes qui pourront les aider, sans attendre le dernier moment.

En faisant ça, vous aidez également directement les organisations syndicales, car le travail syndical se fait d’autant plus facilement que les gens nous rejoignent ou nous parlent tôt. En attaquant tôt les problèmes, à la racine, on évite de devoir sortir l’artillerie lourde comme les procès qui peuvent mettre des années à être résolus, et on protège plus efficacement en prévenant des problèmes plus graves.

Vous pouvez aussi suivre, soutenir et participer aux mouvements sociaux. Ces mouvements, par leur ampleur, ont beaucoup d’inertie et les syndicalistes tou·tes ensembles travaillent d’arrache-pied, pour les lancer, les organiser et les entretenir. Y participer aide à les maintenir, les amplifier et les construire sur la durée, permettant leur victoire.

Pourquoi rejoindre un syndicat ?

Le meilleur moyen d’aider le mouvement syndical reste encore de s’impliquer dans les organisations de travailleur·ses, et donc de rejoindre un syndicat. La simple adhésion permet déjà d’aider un syndicat, en augmentant sa taille et donc son poids dans les discussions ou rapports de force. Le simple fait de cotiser donne des moyens financiers et donc améliore sa capacité à aider les prolétaires.

Au niveau national, local ou dans son entreprise, se joindre aux cortèges de manifestation, aller aux activités sociales, participer aux réunions et groupes de discussions, même en tant que spectateur·ice, peut permettre d’intégrer en douceur la vie syndicale, mais aussi, et surtout, de rencontrer des camarades qui connaissent vos problèmes et les subissent aussi. Participer aux activités et événements syndicaux est une étape importante pour réaliser qu’on n’est pas seul·e, qu’on peut échanger et s’organiser ensemble.

Pour celleux qui le peuvent, il est aussi possible de s’investir directement dans le travail syndical. En particulier dans les structures comme le STJV où tout le travail est bénévole, chacun·e apporte ce qu’iel peut à hauteur de ses moyens, sans qu’il n’y ait d’attentes ou d’obligations. Le but n’étant pas de reproduire ce qu’on subit en entreprise. En s’investissant un petit peu, de temps en temps, on permet déjà d’augmenter la quantité de travail effectuée par le syndicat et, surtout, on se forme et on en apprend plus sur la lutte syndicale et nos droits à toutes et tous.

Et s’il n’y a pas de syndicat qui me convienne ?

Si aucun syndicat n’est présent dans votre secteur, ou qu’aucun ne vous correspond politiquement, il est possible de faire des recherches plus approfondies, en allant par exemple voir les unions locales et départementales des confédérations, et les syndicats de branches proches de la vôtre. Vous pouvez demander à des syndicats plus proches de vous politiquement s’ils en connaissent d’autres dans vos industries. Les plus petits syndicats, en particulier ceux qui sont indépendants et/ou révolutionnaires, peuvent être actifs sans être forcément connus.

Si vous ne trouvez réellement pas, outre l’option radicale mais réelle de créer un syndicat comme le STJV a fait pour le jeu vidéo, il est toujours possible de s’engager dans un syndicat existant malgré tout, via des actions concrètes utiles en toutes circonstances comme du conseil juridique.

N’oubliez pas enfin que rejoindre un syndicat n’est pas un engagement à vie ! Il ne faut pas que l’acte de rejoindre un syndicat soit paralysant, car cela ne vous engage à rien. Il est tout à fait possible de rejoindre un syndicat pour voir l’organisation et la démocratie interne, poser des questions, etc. et de le quitter ensuite si ça ne vous convient pas et que vous constatez qu’il n’est pas possible de changer le syndicat en interne.

Pour aller plus loin

Fiche pratique Covid-19 – Autodéfense sanitaire

Cette fiche a été mise à jour en Juin 2022

La pandémie de Covid-19 dure depuis plus de 2 ans, et nous ne sommes toujours pas près d’en sortir. Les informations officielles étant souvent inexistantes, parfois trompeuses ou même carrément mensongères, et toujours difficile à trouver, nous vous proposons ce guide qui cherche à centraliser les infos, résumer la situation et expliquer comment nous protéger collectivement.

On a fait de notre mieux pour collecter et synthétiser les infos, mais n’oubliez pas que nous ne sommes pas des professionnel‧les de santé. Ce guide ne remplace pas la consultation des services de santé.

Si ce guide contient des erreurs, n’hésitez pas à nous le signaler à


Le Covid-19 c’est quoi

Le Covid-19 est une maladie infectieuse provoquée par le virus SARS-CoV-2.

Transmission

Les virus ont différents moyens de transmission, et en regroupent parfois plusieurs. Dans le cas du Covid-19, la transmission est principalement aéroportée.

Cela veut dire qu’il se diffuse dans l’air, par les aérosols issus de l’expiration de personnes infectées. Les aérosols sont des particules et micro-gouttelettes qui, en l’absence de renouvellement de l’air, restent en suspension dans l’air et peuvent être respirées par d’autres personnes présentes. Comme on parle de respiration, cette transmission se fait autant par la bouche que par le nez : d’où l’importance de bien porter son masque, couvrant les deux.

Comme l’air se mélange très vite, surtout dans un lieu fermé, il faut bien comprendre que sa diffusion est globale et non concentrée en un endroit réduit. Pensons à de la fumée de cigarette : si elle est plutôt concentrée au moment où elle est expirée, elle se diffuse très vite dans une pièce. On ne la voit plus, mais on peut la sentir encore longtemps car les particules émises sont toujours là. Le même phénomène se produit pour l’air expiré par une personne contaminée.

Symptômes

Le Covid-19 est une maladie bien plus complexe qu’une « simple grippe » comme on l’entend souvent.

Elle peut affecter tous les organes, pas seulement les voies respiratoires. En particulier, elle peut infecter le système nerveux central, dont le cerveau, ce qui cause notamment la perte du goût et/ou de l’odorat. Elle attaque également les centres du système immunitaire.

Les symptômes les plus courants sont un état grippal (fièvre, alternance chaud/froid), l’encombrement du nez et de la gorge, une grande fatigue, la perte du goût et/ou de l’odorat.

Une personne infectée n’aura pas nécessairement tous les symptômes. Il est possible que ceux-ci soit peu nombreux et très faibles, et il est même possible d’être malade tout en restant complètement asymptomatique.

À l’opposé, dans les pires cas le Covid-19 peut entraîner une détresse respiratoire, une myocardite et/ou une surinfection bactérienne, symptômes qui peuvent entraîner la mort des personnes contaminées.

Le Covid-19 affaiblit aussi fortement le système immunitaire, à très long terme, augmentant les risques liées à toutes les autres maladies. Par exemple des hypothèses précoces, qui restent à confirmer, suggèrent que le Covid-19 pourrait faciliter l’épidémie d’hépatite chez les enfants, et multiplier le risque de développer une maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.

Gravité

Son taux de mortalité peut être faussement présenté comme « faible » par des personnes cherchant à minimiser sa dangerosité réelle. Mais nous ne devons pas négliger la dangerosité de ce virus, beaucoup plus mortel que des maladies comme la grippe par exemple. Pour rappel, il est directement responsable de plus de 150 000 décès en France et 6,3 millions dans le monde depuis le début de l’épidémie, et ces chiffres sont très probablement bien en-dessous de la réalité.

Précisons aussi que ce sont des décès qui n’auraient pas eu lieu sans l’épidémie, on ne peut donc pas accepter l’argument que « ces personnes allaient mourir de toute façon ». Sans compter que la mort de dizaines de milliers de personnes, au prétexte qu’elles seraient fragiles, est inacceptable en premier lieu.

Chaque hospitalisation d’un·e malade du Covid-19 coûte des ressources à l’hôpital public, que l’on sait déjà mis à mal par des décennies de politique criminelle et continue de réduction de ses moyens. En saturant les hôpitaux de malades, le Covid-19 détériore considérablement la prise en charge des autres pathologies, parfois graves, entraînant notamment des annulations d’opérations qui sont « moins urgentes » mais pourtant vitales. La mortalité globale de la population est ainsi augmentée, et ces morts indirectes sont aussi dues au Covid-19. On estime ainsi que la surmortalité (les décès en surplus de ceux attendus statistiquement) atteint encore jusqu’à 30% dans certains pays de l’UE, ce qui est énorme.

Réinfection

Les derniers variants majoritaires du Covid-19 sont bien plus contagieux, et ne confèrent presque plus d’immunité après avoir été malade. Là où, initialement, on considérait qu’avoir été infecté au Covid pouvait conférer une immunité de quelques mois, il est maintenant possible d’être réinfecté dans les semaines qui suivent une première infection.

Il a par ailleurs été démontré que les réinfections augmentent tous les risques liées au Covid-19, y compris chez les personnes vaccinées.

Chaque réinfection va ainsi augmenter le risque de mourir, d’être hospitalisé, de développer des complications, de garder des séquelles à long terme (Covid long). Ce fait rend encore plus nécessaire le besoin d’augmenter et améliorer constamment les mesures de prévention, plutôt que les réduire.

Covid long

Une partie non négligeable des personnes ayant contracté le Covid-19 souffrent de symptômes à long terme, comme de la fatigue ou des douleurs chroniques, des difficultés à respirer, etc. très longtemps après avoir guéri de la maladie. On regroupe ces symptômes sous le nom « covid long« .

Le Covid long peut entraîner des séquelles très nombreuses et très variées, comme des problèmes vasculaires à long terme pouvant entraîner des maladies cardio-vasculaires bien plus tard dans la vie, une immunosuppression, l’augmentation du risque de développer un diabète… Les contours du Covid long ne sont toujours pas complètement connus, mais sont très inquiétants.

Le principe de précaution impose de ne pas traiter cette maladie comme un rhume passager, en particulier vis-à-vis des enfants, qui sont encore actuellement considérés magiquement « sans risques ».

Comment s’en protéger

La protection contre le Covid-19 repose sur une multitude de mesures, dont aucune n’est suffisante en elle-même. Chacune joue un rôle précis et participe à une réduction considérable des risques de contamination et de formes graves de la maladie.

Pour représenter la nécessité d’appliquer toutes ces différentes mesures, on utilise le modèle dit de l’emmental.

Chaque mesure seule ne suffit pas à se protéger correctement, car elle comporte des failles. Mais en les appliquant toutes on obtient une protection suffisante pour endiguer l’épidémie, car elles se combinent dans leur efficacité.

La lutte contre le Covid-19 est une combinaison de mesures personnelles et générales. Si nos actions individuelles ont un effet, ces protections ne peuvent pas marcher si elles ne sont appliquées qu’au niveau individuel.

La société ne peut se défausser de sa responsabilité sur les individus, comme essaye constamment de le faire le gouvernement. Seule l’application collective des mesures de protection face au Covid-19 peut endiguer l’épidémie.

Les travailleur‧ses, entreprises et organisateur‧ices d’événements doivent porter particulièrement attention à ces mesures et impérativement les mettre en place.

Protections personnelles

Masques

De manière générale, les masques ont pour but de filtrer l’air inspiré et expiré afin de piéger les particules présentes dans l’air qui pourraient porter le virus.

Le port du masque, principalement en lieu clos ou peu aéré, présente plusieurs avantages :

  • il réduit la probabilité d’être contaminé‧e par d’autres personnes (présentes ou non)
  • il réduit les risques de contaminer à son tour d’autres personnes
  • même en cas de contamination, il réduit la charge virale, soit la quantité de virus présent dans l’air, et donc les chances d’infection

Il est important de porter son masque correctement pour qu’il soit efficace et qu’il laisse passer le moins d’air possible sur les côtés :

  • serré convenablement, les contours doivent se poser sur le visage
  • la barrette de fixation doit être pliée pour épouser la forme du nez

Il existe différents types de masques :

  • Les masques en tissu sont inefficaces, ils ne filtrent que les plus grosses gouttelettes, et laissent passer l’air. Ils n’ont été utilisés au début de la pandémie qu’à cause de la pénurie de masques chirurgicaux et FFP2. Il ne faut pas les utiliser.
  • Les masques chirurgicaux sont insuffisants. Non étanches, ils ne filtrent que peu l’air. Leur rôle principal est plutôt de le rediriger, pour ne pas souffler le virus directement vers les autres. Si cela permet effectivement de réduire les infections, ils protègent beaucoup moins bien et moins longtemps que les FFP2. Face aux variants Delta puis maintenant Omicron, dont la charge virale est très forte, ils sont devenus obsolètes, surtout en intérieur.
  • Le masque FFP2 est le nouveau standard. Il filtre vraiment l’air inspiré et expiré, protégeant la personne qui le porte ET les personnes autour (à condition qu’il soit sans valve). Il est facile à porter, peut être porté toute la journée, réutilisé en le laissant « sécher » plusieurs jours entre chaque utilisation ou en le passant à la machine à laver, et offre une très bonne protection.

Pour des informations plus détaillées sur le port du masque, nous vous invitons à consulter cette FAQ de l’INRS qui, bien que n’étant pas complètement à jour, reste utile.

Devoir aller travailler dans des locaux fermés et/ou densément fréquentés sans port généralisé du masque FFP2 est trop risqué. Nous demandons que ceux-ci soient fournis gratuitement par les entreprises en lieu et place des masques chirurgicaux que la plupart fournissaient jusqu’à présent.

Lavage des mains

Se laver les mains est une bonne chose quoi qu’il arrive. C’est une bonne mesure d’hygiène de manière générale, qui réduit l’exposition à un certain nombre de maladies, notamment la variole du singe.

Néanmoins le Covid-19 se propage principalement par voie aérienne, ce n’est donc pas via le contact physique qu’on risque le plus de le contracter. Contrairement à la communication mensongère et dangereuse du gouvernement français, ce n’est pas se laver les mains qui protège contre le Covid-19.

La mise à disposition de gel hydroalcoolique n’est donc pas une mesure suffisante ni efficace contre le Covid-19.

Aération

Puisque le virus se propage par voie aérienne, renouveler l’air régulièrement permet de fortement limiter sa concentration dans l’air et donc le risque de contamination. L’aération est une mesure simple et applicable dans toutes les situations.

Pour évaluer la ventilation des locaux et savoir quand une aération est nécessaire, le moyen le plus simple est de se baser sur des capteurs de CO2. La concentration en CO2 dans l’air est un bon indicateur du renouvellement de l’air, et permet de mettre en place des protocoles adaptés aux taux mesurés et capables de protéger les travailleur‧ses du Covid-19.

Le niveau normal hors épisode de pollution est de 450ppm. Les recommandations de seuils maximum sont les suivantes :

  • maximum 600ppm dans les lieux de restauration où le port du masque n’est pas possible
  • maximum 800ppm dans les lieux où le port du masque est possible et requis

Au-dessus de ces seuils, il est nécessaire de faire évacuer les locaux et de les aérer jusqu’à retrouver un niveau de concentration en CO2 normale.

Des entreprises essayent régulièrement de se dédouaner en rétorquant qu’elles disposent d’un système d’aération et/ou d’air conditionné intégré au bâtiment. Cela n’est pas suffisant puisque ça n’assure pas que l’air est suffisamment renouvelé, et qu’il n’est généralement pas filtré. Simplement rafraîchir un air contaminé est inutile et dangereux, en particulier, les systèmes d’air conditionnés recyclant l’air augmentent la concentration du virus dans l’air au lieu de la réduire.

Les capteurs de CO2 sont peu chers pour les entreprises et collectivités, et relativement faciles d’utilisation. Ces éléments ne peuvent donc être utilisé comme argument justifiant leur absence. Il en existe de nombreux types différents, pour plus d’information sur ces capteurs, incluant un guide d’achat, nous conseillons de consulter ce site communautaire : http://nousaerons.fr/

Nous demandons l’installation de capteurs de CO2 dans toutes les entreprises pour mesurer directement le taux de CO2 au niveau des postes de travail, et la mise en place effective de protocoles d’évacuation et aération.

Distanciation physique

Comme le virus est expiré par les personnes infectées, ne pas s’approcher trop près permet logiquement de réduire l’exposition directe à de l’air ayant une haute concentration en virus.

Si la pratique de la distanciation est bonne à prendre, elle est hautement insuffisante. En particulier, une distanciation sans aucune autre mesure (port du masque FFP2, aération régulière) est inutile dans un lieu clos.

Comme dit précédemment, avec le brassage de l’air le virus se retrouvera présent dans toute la pièce en quelques minutes, et à ce moment-là peu importe que les personnes soient éloignées les unes des autres. L’intérêt majeur de la distanciation réside dans le fait de diminuer la fréquentation des lieux : moins il y a de personnes présentes, moins la concentration virale dans l’air sera élevée.

Vaccination

Il est important de se faire vacciner et procéder aux rappels (3ème dose actuellement pour la plupart des personnes). C’est un des éléments centraux pour se protéger soi et les autres.

Le vaccin aide sur plusieurs points :

  • il réduit le risque d’être infecté
  • il réduit grandement la gravité de la maladie en cas d’infection
  • il réduit le risque de transmission en cas d’infection

Si, contrairement aux communications mensongères de certains ministères, la vaccination n’est pas un remède miracle, puisqu’elle n’empêche pas complètement d’être infecté et/ou malade, elle est très efficace.

Malheureusement, l’accès au vaccin est inégalitaire sur de nombreux points (âge, mobilité, aisance avec l’informatique, lieu de vie, etc…). Cette réalité, bien plus que les théories complotistes antivax, explique qu’une partie de la population n’est pas encore vaccinée. L’État ne remplissant pas son rôle à ce niveau, au contraire, soyons attentifs et attentives autour de nous et aidons les personnes qui en ont besoin à pouvoir se faire vacciner.

Télétravail & isolement

Le télétravail permet d’éviter de prendre les transports en commun, de ne pas travailler dans un lieu clos avec de nombreuses personnes qui ont chacune d’autres contacts par ailleurs (famille, enfants, personnes à risque…), et de ne pas avoir à annuler tout l’intérêt du masque en l’enlevant pour manger le midi.

Chaque personne qui télétravaille est une personne de moins susceptible de transporter le virus d’un lieu à un autre, réduisant ainsi les risques pour les personnes qui ne peuvent pas travailler de cette manière. C’est sûrement la mesure la plus efficace pour briser la chaîne de transmission du virus.

Nous nous intéressons ici à l’aspect global, sans nier les particularités des situations. Le télétravail peut ne pas être possible ou souhaitable pour certaines personnes, mais cela ne doit pas empêcher son application générale.

Dès que la situation épidémique le nécessite, le télétravail doit devenir systématique dans les entreprises qui le peuvent, et c’est le cas dans les studios de jeu vidéo.

Les causes politiques de la pandémie

Enfin, n’oublions pas que la situation actuelle est le résultat de décisions politiques récentes mais aussi très anciennes, au niveau français mais aussi international. Lutter contre l’épidémie à long terme sera fait aussi, et surtout, sur ce terrain.

En favorisant et incitant à la détérioration de l’environnement (changement climatique, déforestation, élevage intensif, destruction des habitats naturels…), l’économie capitaliste est une responsable directe de l’émergence de nombreuses épidémies, dont les coronavirus. Tout laisse à penser que cela va s’intensifier dans le futur proche si rien n’est fait au niveau écologique.

En France, le fiasco de la pénurie de masques en 2020 est la conséquence directe de la gestion politique des 15 dernières années. Pour se couvrir et nier sa responsabilité, le gouvernement avait alors menti à l’échelle du pays en niant l’utilité des masques, ce qui nous a privé d’un précieux outil pour contrer l’épidémie, avant de faire volte-face et d’imposer son port comme si de rien n’était, ce qui a nourri les discours anti-masque. Il fait actuellement la même avec les masques FFP2 : pendant que tout les milieux médicaux et scientifiques s’accordent sur sa nécessité, le gouvernement ment en prétendant qu’il n’est pas nécessaire.

Depuis le début de la pandémie, le ministre de l’éducation nationale, le réactionnaire Jean-Michel Blanquer, continue de maintenir les écoles ouvertes et de nier la réalité. Alors que même le gouvernement pointait l’école comme lieu principal de diffusion du variant omicron, la rentrée des classes 2022 a été maintenue avec un « protocole » allégé au lieu d’être renforcé. On constate maintenant une flambée incontrôlée des contaminations notamment en milieu scolaire, ce qui augmente d’autant plus la pression sur les hôpitaux, stocks et centres de tests.

La stratégie du « tout vaccin » mise en place en France peut s’expliquer en partie par la volonté des dirigeants et possédants de garder ouvertes les entreprises coûte que coûte. En pariant sur l’immunité collective, les capitalistes espèrent continuer à exploiter les travailleurs et travailleuses coûte que coûte. Cette politique présentée comme individualiste est mensongère, réduit son efficacité, alimente les discours antivax, et sert d’excuse à l’Élysée pour continuer à toujours plus diviser la société. « Nous sommes tous dans le même bateau » est un argument faux et manipulateur. Il a été démontré que de grandes inégalités existent face au Covid-19. D’ailleurs, les très riches ne se sont jamais aussi bien portés.

L’apparition de nouveaux variants est une conséquence logique de la circulation massive du virus. Il faut s’attendre à ce que cela continue tant qu’une couverture vaccinale mondiale ne sera pas atteinte. Mais les pays riches, dont la France, s’opposent à la levée des brevets sur les vaccins, ce qui en empêche l’accès aux pays pauvres, notamment d’Afrique, et nous empêche de pouvoir espérer « sortir » de cette épidémie.

La grève dans le droit privé

La grève, c’est QUOI ?

Un arrêt total du travail
N’est pas reconnue légalement comme grève la cessation partielle ou le ralentissement du travail

…collectif et concerté…
Un·e salarié·e ne peut pas faire grève tout·e seul·e, il faut être au moins 2. Sauf si le/la salarié·e est seul·e salarié·e de l’entreprise, ou s’il ou elle rejoint un appel à la grève au niveau national.

…pour défendre des revendication professionnelles.
Sont reconnues comme des revendications professionnelles les salaires, les conditions de travail, la protection de l’emploi, etc.

Si ces 3 conditions ne sont pas remplies le mouvement est considéré illicite et les salarié·e·s ne sont pas protégé·e·s par le droit de grève.

C’est pour QUI ?

Pour tout le monde.
La grève est un droit reconnu à tous et toutes les salarié·e·s du secteur privé. Il n’est pas nécessaire que la majorité ou tout les salarié·e·s de l’entreprise participent à la grève.

On fait COMMENT ?

Les salarié·e·s peuvent faire grève à n’importe quel moment, sans avoir à respecter un préavis. Il suffit de ne pas vous présenter au travail le(s) jour(s) de grève. La seule condition est que l’employeur doit avoir eu connaissance des revendications avant l’arrêt de travail : dans le cadre d’un appel à la grève émis par des syndicats représentatifs au niveau national, vous n’avez rien à faire.

Dois-je prévenir mon employeur à priori ? Non
Dans le privé sous aucune circonstance. Néanmoins si on vous demande la raison de votre absence à votre retour, vous devez la donner. Vous pouvez tout à fait prévenir à l’avance vos leads et/ou directeur·ices pour simplifier l’organisation de l’entreprise et éviter les frictions.

Le droit de grève ne peut en aucun cas être refusé, “On a une deadline le 6” n’est pas recevable pour refuser le droit de grève par exemple.

Dois-je poser des congés ? Non

Serais-je payé·e ? Non
Un·e salarié·e gréviste n’est pas rémunéré pendant la grève, la retenue sur son salaire doit être équivalente à la durée pendant laquelle il/elle n’a pas travaillé.

Y a-t il des RISQUES ?

Le droit de grève protège les salarié·e·s qui choisissent de l’exercer :
• un·e salarié·e gréviste ne peut être licencié·e en raison de sa participation à la grève
• un·e salarié·e gréviste ne peut être discriminé·e en raison de sa participation à la grève

Si l’employeur licencie un·e salarié·e gréviste en raison de sa participation à la grève et en dehors de ces 2 cas, le licenciement sera considéré comme nul. Il/elle pourra être réintégré·e s’il/elle le souhaite et percevra une indemnité.

Les seuls cas (fautes lourdes) où un·e salarié·e gréviste peut être licencié·e :
• le/la salarié·e empêche les autres salarié·e·s de travailler, il/elle fait une entrave au travail
• le/la salarié·e séquestre ou a des actes violents envers des biens ou des personnes

SYNTEC – Quels sont vos droits, et combien vous doit votre employeur ?

Cette note concerne les personnes sous convention collective SYNTEC, qui est en vigueur dans la moitié des studios français, d’après le SNJV (syndicat patronal). Néanmoins, si vous n’êtes pas sous SYNTEC et avez des questions, contactez-nous, nous soutenons tous les travailleurs et toutes les travailleuses, ayant adhéré ou non.

La dernière mise à jour de cette fiche date du 07/01/2025.

Qu’est-ce qu’une convention collective ?

La convention collective est un texte qui complète le droit du travail pour une branche d’activité donnée. Il est négocié nationalement entre des représentant·es du patronat d’une branche professionnelle et des représentant·es syndicaux.

Dans le droit français, il y a plusieurs niveaux de textes régissant l’emploi :

  1. le droit du travail
  2. la convention collective (ou accord de branche)
  3. les accords d’entreprise

Historiquement, ces textes s’appliquaient en suivant une priorité précise qu’on appelle la hiérarchie des normes.
Une convention collective ne pouvait être que plus avantageuse que le droit du travail, et un accord d’entreprise ne pouvait être que plus avantageux que la convention collective.
Mais cette hiérarchie est progressivement remise en question et détruite méthodiquement par le patronat et les politique néolibérales, notamment depuis la Loi Travail de 2016.

Comment connaître ma convention collective ?

Une entreprise est obligée de souscrire à une convention collective, du moment qu’elle dépend d’une branche. En revanche, si le secteur d’activité qu’elle déclare à sa création n’appartient pas à une branche existante, elle n’aura pas de convention collective et dépendra uniquement du droit du travail.
Les patron·nes déclarent parfois des activités… Originales, pour des studios de jeu vidéo, comme « jeux et jouets » ou encore « films d’animation ».

Néanmoins, la plus courante (une grosse moitié des entreprises recensées par le SNJV) reste SYNTEC.
Elle est notamment réputée pour être globalement très peu avantageuse pour les salarié·es.
A titre d’exemple, ses salaires minimum les plus bas passent régulièrement en dessous du SMIC, ne présentant donc absolument aucun intérêt.

Mais si votre entreprise applique bien une convention collective, elle doit être mentionnée :

  • dans votre contrat de travail
  • sur votre bulletin de salaire

Une liste des conventions collectives est disponible sur le site du gouvernement.
Pour SYNTEC, il doit être indiqué « Bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs conseils, sociétés de conseils », qui est son nom réel (abrégé BETIC). Néanmoins, l’usage courant est de l’appeler SYNTEC et c’est ce que nous suivrons dans cet article.
Son texte complet est disponible sur légifrance et sur le site de syntec.

Comment connaître les accords d’entreprise qui me concernent ?

Vous pouvez demander à les consulter aux RH ou aux instances représentatives du personnel de votre entreprise.

De plus, depuis 2017, tous les accords d’entreprise sont déposés sur légifrance.

Rémunération des stages

Une gratification est obligatoire dès que le stage dure plus de deux mois (ou 309h si le stage n’est pas effectué en continu). La gratification minimale est fixée à 15% du plafond horaire de la Sécurité Sociale, soit (en 2024) 4.35 € par heure de stage actuellement (soit 609 € pour 20 jours de stage sur un mois). Une convention collective peut lister des minima plus élevés pour les stagiaires, mais SYNTEC ne le fait pas.

Quoi qu’il en soit, l’entreprise où vous effectuez un stage peut tout à fait vous verser plus que la gratification minimale prévue par la loi.
Certains studios gratifient le stage au niveau du SMIC, par exemple.

Rémunération en alternance

De même, la loi prévoit un salaire minimum en alternance, qui est fonction de l’année d’études en cours et de votre âge (et calculé en fonction du SMIC).

Moins de 18 ansDe 18 à moins de 21 ans21 ans et plus
Niveau de formationNiveaux préparés II et IIINiveaux préparés INiveaux préparés II et IIINiveaux préparés I
Année 1594.59 €774.77 €864.86 €998.25 €1,179.75 €
Année 2774.77 €954.95 €1,045.04 €1,179.75 €1,361.25 €
Année 31,045.04 €1,225.22 €1,261.26 €1,452.00 €1,452.00 €

Dans le cas d’un contrat de professionnalisation, la grille est fournie par l’OPCO-ATLAS dans ce document.

Fonctionnement de SYNTEC

Classification

Les employé·es d’une entreprise sous SYNTEC appartiennent forcément à l’une des deux catégories (« collèges ») suivantes :

  1. ETAM : employé·es, technicien·nes et agent·es de maîtrise.
  2. IC : ingénieur·es et cadres

ETAM ou IC?

L’appartenance à un collège se base uniquement sur les prérequis du poste que vous occupez.

A ce titre, l’intention de la convention est de séparer les postes entre ceux qui seraient « peu intellectuels, sans autonomie ni besoin de formation avancée » (ETAM) et ceux qui demanderaient de longues études supérieures, ainsi qu’une « capacité d’autonomie et d’adaptation plus importante » (IC).

Par exemple, la convention prévoit que le collège ETAM s’applique à des postes ne nécessitant aucune formation jusqu’à ceux requérant un BEP.
Le collège IC part du principe que les bénéficiaires auront un diplôme d’ingénieur ou équivalent (BAC+5).
Nous reviendrons à cela juste après.

Car c’est quelque chose qu’on entend et lit souvent, il nous semble important de tuer le mythe :

IL N’EST PAS NÉCESSAIRE DE DIRIGER UNE ÉQUIPE POUR ÊTRE CADRE

Il est aussi bon de noter que le collège IC apporte des avantages matériels non-négligeables, notamment:

  • une meilleure indemnité de licenciement: 33% de mois de salaire par année de présence pour les IC, contre 25% pour les ETAM entre 2 et 20 ans de présence, et 30% après
  • une meilleure indemnisation en cas d’arrêt maladie: 100% du salaire pendant 3 mois pour les IC, tandis que les ETAM ont 1 à 2 mois (selon l’ancienneté) de salaire maintenu à 100%, puis seulement 80% de leur salaire.
  • de meilleures cotisations de retraite
  • une meilleure grille de salaire (détaillée plus bas)
  • un accompagnement de retour dans l’emploi privilégié financé par des cotisations spécifiques (via l’Apec)

De manière générale, le STJV considère qu’aucun des métiers du jeu vidéo ne correspond à une position d’ETAM selon les définitions de la SYNTEC.
Pourtant, une pratique très répandue consiste à placer tous les métiers plus précaires (design, art, QA, …) en ETAM. Nous vous y trompez pas, il s’agit uniquement d’une manière de tirer les salaires vers le bas, car être classifié·e ETAM n’apporte que des désavantages.

Position

Les collèges ETAM et IC sont subdivisés en différentes positions.
Grosso modo, les positions « X.Y » définissent une hiérarchie dans les employé·es en fonction de leur poste, de leurs responsabilités et de leur expérience.
Une position est liée à un poste de travail, non à une personne. C’est l’emploi et le travail demandé qui définit la position, pas votre formation ou vos compétences. En d’autres termes, il est possible d’être « surqualifié » par rapport à sa position.

Coefficient

Chaque position possède un coefficient associé, il s’agit d’un nombre utilisé pour calculer son salaire minimum. Il est impossible d’être payé en dessous de ce salaire brut, à équivalent temps plein.

Votre collège, position et coefficient doivent être indiqués sur vos bulletins de salaire. Ces trois données forment ce qu’on appelle la « classification », qui définit un salaire minimum associé (voir plus bas).

Temps de travail

Une fois que l’on connaît sa classification, il reste encore à traiter une subtilité mais pas des moindres, qui est l’organisation et la durée du travail. Tout d’abord, rappelons la base actuelle du droit français à ce sujet : le contrat de travail prévoit les horaires hebdomadaires, et le défaut est de 35H.
Si votre contrat prévoit plus de 35H par semaines, il doit également prévoir de compenser cette durée supplémentaire, par exemple en attribuant des jours de RTT (Réduction du Temps de Travail). Toute heure effectuée au-delà de la durée prévue dans le contrat de travail est une heure supplémentaire.

La loi stipule également qu’on ne peut pas dépasser 48h de travail hebdomadaire, et qu’un·e salarié·e doit bénéficier d’au moins 11h de repos entre chaque jour de travail.
Plus de précisions sur la durée légale de temps de travail.

Les modalités de gestion des horaires

Cependant, les 35H strictes ne plaisent pas au patronat qui a fait en sorte d’insérer de nombreuses dérogations pour augmenter la durée de travail hebdomadaire, sans pour autant recourir à la compensation classique des heures supplémentaires.

SYNTEC définit trois modalités de gestion du temps de travail :

  • Modalité 1 – Standard : c’est le droit commun qui s’applique. Le temps de travail est de 35H par semaine. Les heures supplémentaires jusqu’à 8H par semaine sont majorées de 25%, de 50% au-delà.
  • Modalité 2 – Forfait heure ou « réalisation de missions » : le temps de travail hebdomadaire est de 35H avec une variation de plus ou moins 10%. C’est-à-dire que vous pouvez travailler 38H30 par semaine sans que l’employeur ne vous doive d’heure supplémentaires.
  • Modalité 3 – Forfait jour ou « réalisation de missions avec autonomie complète » : Le temps de travail est décompté en jours sur l’année. Les heures supplémentaires ne sont pas décomptées.

En ETAM

C’est le cas le plus simple (« modalité 1 ») : par défaut les salarié·es classifié·es en ETAM travaillent aux 35h hebdomadaires, comme c’est la disposition par défaut du droit du travail français.

En Ingénieur-Cadre

Les modalités peuvent être plus variées, mais des rémunérations minimales sont applicables (cf paragraphe « Forfait jour ou forfait heures abusifs »).

Prime de vacances

Explicitée à l’article 31 (lien vers l’article dans sa rédaction actuelle), son montant doit être au minimum égal à 10% des indemnités de congés payés des employé·es (environ 1% de la masse salariale globale).
Chaque employé·e doit en toucher une entre Mai et Novembre. Elle est généralement répartie équitablement ou proportionnellement au salaire de chaque employé·e, à la discrétion de l’employeur.
Elle ne peut pas être incluse dans le salaire de base.

Les problèmes constatés

Nous avons relevé différents types d’abus dans les entreprises, et, bien que les patrons sachent faire preuve de créativité, il y a des classiques :

Horaires de travail illégaux

L’articulation entre modalité de temps de travail et durée hebdomadaire peut être complexe à comprendre, et en effet nous constatons régulièrement des contrats prévoyant des horaires abusifs. Si vous êtes en modalité 1, vos horaires doivent être de 35H hebdomadaires, ou doivent vous accorder des jours de RTT si la durée hebdomadaire du travail est supérieure à 35H pour rattraper la totalité des heures supplémentaires.

De même, en modalité 2, l’horaire hebdomadaire doit également être mentionné dans votre contrat. S’il n’y a pas de précisions de la modalité, le défaut reste les 35H hebdomadaires.

Non-respect des salaires minimum conventionnels

La première chose que vous pouvez vérifier est que vous recevez bien le salaire minimum correspondant à votre grade, ce qui est loin d’être toujours respecté. Votre classification doit être indiquée sur votre fiche de paie et les salaires minimums sont les suivants :

ETAM

PositionCoefficientSalaire min. mensuel brut
1.12401 815 €
1.22501 845 €
2.12751 875 €
2.23101 905 €
2.33552 045 €
3.14002 185 €
3.24502 340 €
3.35002 490 €

IC

PositionCoefficientSalaire min. mensuel brut
1.1952 135 €
1.21002 240 €
2.1
(moins de 26 ans)
1052 315 €
2.1
(26 ans ou plus)
1152 530 €
2.21302 850 €
2.31503 275 €
3.11703 650 €
3.22104 495 €
3.32705 755 €

Contrats ETAM pour des ingénieurs ou assimilés

Une majorité des salariés de nos studios ont au moins un diplôme niveau Bac +5.
Or, selon la convention collective, le statut ETAM s’arrête à Bac + 2. Si vous êtes ETAM, sachez que les positions ETAM correspondent aux niveaux d’étude suivants :

PositionSalaire min. mensuel brutNiveau d’étude demandé par la C.C.
1.*1 815 €BEP / CAP / Brevet Professionnel / Brevet de Maîtrise
2.*1 875 €Bac / Brevet de Technicien
3.*2 185 €BTS

Source : annexe 1, page 50

Bien que ce soit légal si les qualifications requises pour le poste que vous occupez correspondent effectivement à la grille ci-dessus, sachez que si vous embauchez à 1750 € bruts après avoir payé plusieurs milliers d’euros un Bac + 5 dans une école privée, il ne vous est pas interdit de considérer que soit votre employeur, soit votre école se moque de vous.

Toute la question est donc de déterminer : mon travail réel correspond-il à la description associée à ma classification ? Par exemple, quels étaient les prérequis de formation dans l’offre d’emploi ? Si elle mentionnait des études supérieures longues, alors on ne peut pas sérieusement défendre que le poste relève du collège ETAM.

Forfait jour ou forfait heures abusifs

L’application des modalités 2 & 3 de gestion du temps de travail évoquées plus haut sont soumises à des conditions précises stipulées au chapitre 2, articles 3 et 4 de cette annexe.

  • Modalité 2 (Réalisation de missions) : « Tous les Ingénieurs et Cadres sont a priori concernés à condition que leur rémunération soit au moins égale au plafond de la sécurité sociale » ainsi que « Le personnel ainsi autorisé à dépasser l’horaire habituel dans la limite de 10 % doit bénéficier d’une rémunération annuelle au moins égale à 115 % du minimum conventionnel de sa catégorie. » L’interprétation de la jurisprudence pour cette modalité (voir cette décision ainsi que celle-ci), c’est qu’il faut toucher au minimum le Plafond de la Sécurité Sociale mais aussi au minimum 115% du salaire minimum correspondant à son grade.
  • Modalité 3 (Réalisation de missions avec autonomie complète) : « relèvent au minimum de la position 2.3 de la grille de classification des cadres de la convention collective nationale ou bénéficient d’une rémunération annuelle supérieure à deux (2) fois le plafond annuel de la sécurité sociale » et « Le personnel ainsi concerné doit bénéficier d’une rémunération annuelle au moins égale à 120 % du minimum conventionnel de sa catégorie. » Le minimum est donc 120% du salaire minimum pour la position 3.1, ou bien de deux fois le PSS si vous n’êtes pas en position 3.
ModalitéPositionSalaire brut mensuel doit être supérieur àEt supérieur à
2Toutes3 925 €115% du salaire minimum correspondant à la position
3Cadre 2.33 930 €-
3Cadre 3.14 380 €-
3Cadre 3.25 394 €-
3Cadre 3.36 906 €-
3Autres positions7 850 € (2x le PMSS)120% du salaire minimum correspondant à la position

Dans les deux cas vous devez être ingénieur-cadre. Pour proposer une modalité 2 ou 3 à des salarié·es ETAM, il faut nécessairement qu’un accord d’entreprise stipule cette possibilité. Au moindre doute, demandez donc à voir l’accord en question.

Comment faire valoir vos droits ?

En cas de litige sur des sujets de rémunération et de temps de travail, si l’employeur est en faute, alors il est tenu de régulariser la situation immédiatement. Il doit également réparer le préjudice de manière rétroactive sur 3 ans, si applicable, c’est à dire vous verser tous les impayés.
Si vous êtes au forfait heure ou jour sans toucher la paie minimum, il doit vous payer les heures supplémentaires que vous avez effectuées, rétroactivement sur 3 ans.

En revanche, si vous avez signé un contrat correspondant à un niveau d’étude plus bas, il faudra prouver que le poste que vous occupez correspond à un niveau d’étude plus haut, c’est plus compliqué. Nous sommes également en train de travailler sur la question.

Que faire ?

Contactez-nous à si vous êtes dans ces cas, nous sommes là pour vous aider. Même si vous ne tenez pas à engager une action pour faire régulariser votre situation, il nous intéresse de savoir où et dans quelle mesure la C.C. SYNTEC est mal appliquée. Nous menons régulièrement des actions (juridiques si nécessaires) pour faire respecter la loi.