Traduction du post-mortem de nos camarades du CSVI-CGT sur la fermeture

Cet article est une traduction de la publication de nos camarades d’Espagne, trouvée ici : https://bsky.app/profile/csvi-cgt.bsky.social/post/3lpj6bigdms27, et avec leur accord.
Notre but est de continuer à partager l’information, comme nous avons pu le faire en faisant notre propre Bilan de la lutte contre le PSE à Don’t Nod.


Logos du CSVI-CGT, syndicat de travailleurs et travailleuses du jeu vidéo en Espagne, ainsi que celui du studio Tequila Works. En fond, le titre "Post Mortem ERE"

Les ex-travailleur·euses de Tequila Works affilié·es à la CGT voulons publier notre expérience avec l’ERE (« Expediente de Regulacion del Empleo =~ plan de licenciements), exposant les mauvaises pratiques qui ont mené nos collègues à perdre des droits. L’ERE a duré des mois pendant lesquels nous avons toujours été en situation d’incertitude et d’instabilité.

En 2022, Tencent acquiert 70% de Tequila Works, pour cesser de le financer en 2024 car « il n’atteignait pas les attentes de rentabilité », chose imprévisible car la communication a toujours été positive. Là commence le processus dont vous pouvez voir le déroulement dans l’image ci-jointe :

Chronologie de l’ERE

- 8 octobre: Un projet est annulé et 11 travailleur·euses sont licencié·es, soi-disant pour centrer les efforts du personnel autour d’un seul jeu.
- 12 novembre: L’entreprise annonce sa banqueroute et faillite, et communique au personnel la démission des PDG. La cause: Tencent nous avait retiré du financement.
- 3 décembre: L’assemblée des travailleur·euses est constituée, et choisit ses représentants.
- 16 janvier: Après plusieurs retards, la période de consultations entre les représentants des travailleur·euses et l’entreprise commence.
- 27 janvier: Le délai de négociations se termine, l’administratrice judiciaire est assignée et prend contrôle de l’entreprise
- 14 mars: l’ERE prend effet, licenciant 101 travailleur·euses. Durant tout ce processus, plus de 15 personnes seront forcées à se retirer, perdant ainsi leurs droits avant la fin de l’ERE.

Chronologie de l’ERE

  • 8 octobre: Un projet est annulé et 11 travailleur·euses sont licencié·es, soi-disant pour centrer les efforts du personnel autour d’un seul jeu.
  • 12 novembre: L’entreprise annonce sa banqueroute et faillite, et communique au personnel la démission des PDG. La cause: Tencent nous avait retiré du financement.
  • 3 décembre: L’assemblée des travailleur·euses est constituée, et choisit ses représentants.
  • 16 janvier: Après plusieurs retards, la période de consultations entre les représentants des travailleur·euses et l’entreprise commence.
  • 27 janvier: Le délai de négociations se termine, l’administratrice judiciaire est assignée et prend contrôle de l’entreprise
  • 14 mars: l’ERE prend effet, licenciant 101 travailleur·euses. Durant tout ce processus, plus de 15 personnes seront forcées à se retirer, perdant ainsi leurs droits avant la fin de l’ERE.

Sans garanties de paiement, une situation difficile se présente : endurer jusqu’à la fermeture (sans date connue) tout en vivant sur nos économies, ou chercher un autre emploi. 16 personnes (sur environ 130) ont dû choisir cette voie, renonçant à leurs indemnisations, certaines avec plus de 10 ans d’ancienneté.

Sur les 130 personnes dans les effectifs :

Licencié·es avant l’ERE, sans avoir perçu l’intégralité de leur indemnité : 11 personnes

Affecté·es par l’ERE : 101 personnes

Obligé·es à chercher un autre emploi : 16 personnes

Sur les 130 personnes dans les effectifs :

  • Licencié·es avant l’ERE, sans avoir perçu l’intégralité de leur indemnité : 11 personnes
  • Affecté·es par l’ERE : 101 personnes
  • Obligé·es à chercher un autre emploi : 16 personnes

Nous signalons le conseil d’administration pour avoir caché l’état de l’entreprise, s’être déchargés de leurs devoirs (10 des 11 licencié·es n’ont pas encore reçu la totalité de leurs indemnités), et avoir porté atteinte à nos droits en laissant les délais s’écouler et en forçant le recours à l’administrateur judiciaire.

Le soutien de CGT Artes Gráficas Madrid et du CSVI, que nous remercions pour leur travail, a été vital pour négocier avec l’entreprise, dans une industrie sans organisation cohésive entre travailleur·euses. Sur cette image sont indiqués les résultats de 5 mois de travail et formation accélérée :

INDEMNISATION :

- 12 novembre : la banqueroute est annoncée, sans garantir les futurs versements de salaires.
- 22 février : le salaire de janvier est versé.
- 1er avril : Le salaire de février et les indemnisations sont versées. Le salaire de mars est encore en attente.

Proposition initiale :
Il n’y a pas d’argent : maximum 20 jours par année de travail, seulement si un prêt extérieur garantit de pouvoir payer.

Résultat final :
- Versement des salaires retardés jusqu’à février 2025 inclus.
- 25 jours par année de travail jusqu’à 12 mensualités.

INDEMNISATION :

  • 12 novembre : la banqueroute est annoncée, sans garantir les futurs versements de salaires.
  • 22 février : le salaire de janvier est versé.
  • 1er avril : Le salaire de février et les indemnisations sont versées. Le salaire de mars est encore en attente.

Proposition initiale :
Il n’y a pas d’argent : maximum 20 jours par année de travail, seulement si un prêt extérieur garantit de pouvoir payer.

Résultat final :

  • Versement des salaires retardés jusqu’à février 2025 inclus.
  • 25 jours par année de travail jusqu’à 12 mensualités.

Faisant face à une entreprise insolvable, nous sommes fiers des résultats. L’organisation de travailleur·euses remporte des victoires, et nous voulons que ce soit un exemple pour celleux qui se retrouvent dans une situation similaire, car elle aurait été moins traumatique si les changements avaient précédé la perspective.

L’organisation de la classe ouvrière ne doit pas seulement être une réponse à la crise. Ce doit être un travail continu qui prévient les abus et nous éduque dans la défense constante et collective de nos droits, aujourd’hui plus que jamais, au vu de la situation de l’industrie.

Comptes
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