Bilan de la lutte contre le PSE à Don’t Nod

La lutte à Don’t Nod approche du dénouement. Avec le cœur serré de voir partir nos collègues, nous tenions tout de même à conclure ces mois de lutte intense par une analyse de ce que nous en retirons pour la suite.

Pourquoi c’est important

Nous partions d’un plan de licenciement où l’employeur comptait licencier sans compensation (autre que le minimum légal) 69 personnes, soit près d’un tiers des effectifs. Ce plan incluait un découpage en catégories professionnelles tellement précises qu’il ciblait individuellement une trentaine de personnes.

Par la mobilisation, par la grève, nous sommes parvenu‧es à imposer un cadre et des conditions qui atténuent, certes pas assez, mais grandement, la violence de ce plan de licenciement.

Nous souhaitons insister sur quelques points particuliers de ces conditions de départ.

Ouverture des départs volontaire

Au cours des négociations sur les modalités de ce PSE, nous avions obtenu que 23 départs volontaires soient ouverts à des catégories professionnelles non menacées par le plan, pour sauver autant de collègues d’un licenciement.

Nous avons le plaisir d’annoncer que ces départs ont permis de sauver 23 travailleur‧ses d’un licenciement contraint.

Au lieu des 69 licenciements initialement prévus, il y a eu 46 départs volontaires et 1 licenciement. Nous avons quasiment atteint notre objectif de « 0 départ forcé ».

À cela s’ajoutent 8 personnes ayant reçu une modification de poste, qu’une poignée a refusée, menant donc à leur licenciement économique avec les mêmes compensations de départ.

Indemnités de cadre pour tout le monde

Nous avons demandé et obtenu l’application de la méthode de calcul des indemnités de licenciement des cadres pour tout le monde. C’est avantageux pour les salarié·es au niveau financier, et fait écho à une revendication générale du STJV : tous les métiers de la production de jeux vidéo relèvent du statut Cadre.

Il ne s’agit pas d’une mesure symbolique mais d’une reconnaissance de nos métiers, de notre expertise, de l’autonomie qui nous est demandée. Cela représente également une amélioration concrète de nos conditions de travail.

Les entreprises doivent requalifier en Cadre les statuts de l’ensemble des salarié·es encore sous statut ETAM, comme cela a été négocié récemment à Amplitude.

Remboursement de la grève

Don’t Nod a accédé à notre revendication et a payé les salaires des grévistes pour tous les jours de notre grève reconductible. Ce faisant, l’entreprise reconnaît que cette semaine de grève est de sa responsabilité pleine et entière : pour défendre nos droits, obtenir des négociations puis cet accord, nous n’avions d’autre choix que de nous mobiliser par la grève.

Si cette mesure peut sembler inhabituelle dans notre secteur, elle est en réalité courante dans les accords de fin de conflit. Désormais, un précédent est établi dans l’industrie du Jeu Vidéo également.

Conclusion

Anne Devouassoux, présidente du SNJV, a récemment expliqué devant l’Assemblée Nationale que l’accord trouvé était, selon le SNJV, une preuve de dialogue social.

Dont acte ! Cette victoire prouve que seul le rapport de force permet d’obtenir des avancées, et même la patronne du SNJV le reconnaît. La lutte appartient à tou‧tes les travailleur‧ses, saisissons-nous en pour gagner ensemble.

Compte-rendu d’utilisation de la caisse de grève

Grâce aux 17 000 euros de dons à la caisse de grève de Don’t Nod, nous avons pu utiliser 15 300 euros pour rembourser les 4 jours de grève en novembre/décembre 2024, à hauteur de 100 euros par jour. Le reste va maintenant alimenter la caisse générale du STJV pour les prochaines luttes.

Comptes
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