Solidarité contre les violences policières et le racisme d’État

Dans l’industrie du jeu vidéo, la violence physique n’est souvent qu’un élément de fiction, une mécanique de gameplay et un argument de vente. Mais dans d’autres milieux, la violence est tout sauf fictionnelle : dans les quartiers populaires de métropole ou dans les colonies françaises, les meurtres de sang froid, tout comme les agressions racistes, les insultes et les humiliations, sont une réalité quotidienne, infligée par des représentants de l’État depuis des générations et en toute impunité.

Le récent meurtre de Nahel par un policier à Nanterre choque car sa violence a pu être capturée en vidéo, et que l’intention de tuer ne peut être remise en doute. Mais cet assassinat n’est pas exceptionnel et les manifestations qui ont éclaté par la suite sont une réponse à la mesure des politiques de répression policière, de ségrégation et d’abandon des banlieues mises en place par les différents gouvernements qui se sont succédés.

Ne nous laissons pas tromper : ces discriminations font partie d’une stratégie de répression du prolétariat dans son ensemble et plus particulièrement du prolétariat non-blanc. Même si actuellement, parmi les travailleur·ses du jeu vidéo, peu d’entre nous viennent des quartiers populaires, d’outre-mer ou des régions isolées, nous sommes tou·tes concerné·es. En tant que travailleur‧ses, nous avons bien plus en commun avec les « jeunes de banlieue » qu’avec la classe dirigeante dont nos patron‧nes font partie.

Ne nous laissons pas distraire par un gouvernement qui essaie de faire oublier le meurtre et le racisme en inventant d’autres causes aux problèmes, y compris quand il parle du jeu vidéo. Si nous choisissons de détourner le regard, de nous concentrer sur des images de colère plutôt que sur ses causes et sa signification, nous participons à fracturer notre classe sociale et laissons opprimer les plus marginalisé·es d’entre nous. Sans solidarité, l’État continuera à renforcer les discriminations, éroder nos droits et appauvrir des populations entières.

Cette impunité doit cesser. La justice doit être rendue, pour Nahel mais aussi pour celles et ceux dont nous n’avons jamais entendu parler. Les personnes arrêtées ces derniers jours dans les manifestations et condamnées par la justice doivent être amnistiées.

Le STJV appelle tou·tes les travailleur·ses à soutenir, systématiquement, les familles des victimes assassinées par la police, à connaître et relayer les revendications des communautés marginalisées et à aider les organisations locales à la mesure de leur capacités. En tant que syndicat, nous continuerons à militer pour que les politiques de maintien de l’ordre soient remplacées par des politiques sociales et que l’argent public soit dirigé vers ceux et celles qui en ont besoin, plutôt que vers les forces de l’ordre et les entreprises comme c’est le cas actuellement.

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