Appel à la grève dans le jeu vidéo du 1er au 10 janvier 2020

Pour le 5 Décembre dernier, premier jour du mouvement contre le projet de réforme des retraites, le STJV lançait un appel à la grève. La mobilisation a été très suivie dans le jeu vidéo : plus de travailleur·se·s que nous ne l’attendions se sont mis·es en grève et le STJV, présent à toutes les manifestations depuis le début de la grève, a réuni une centaine de personnes dans 4 villes de France métropolitaine lors des plus gros jours de mobilisation. Nous avons pu également échanger avec d’autres syndicats, rencontrer des travailleur·se·s et les informer sur nos activités, leurs droits et comment les défendre. Ce mouvement de grève permet de créer l’unité des travailleur·se·s et une base collective de lutte pour un meilleur avenir pour tout le monde.

Les révélations sur Jean-Paul Delevoye, en charge du projet de réforme des retraites jusqu’à sa récente démission, et ses nombreux conflits d’intérêt, nous montrent bien que cette tentative de réforme a pour but de favoriser des intérêts privés, notamment les fonds de pension, et donc à terme les personnes les plus aisées. Delevoye est parti mais pas son projet de réforme. Le nouveau secrétaire d’état chargé du dossier, Laurent Pietraszewski, n’est pas exactement connu pour son amour des travailleur·se·s ni du syndicalisme : nous n’attendons rien de lui. Nous ne souhaitons aucun compromis, et devons continuer à nous mobiliser jusqu’au retrait total du projet de réforme.

Tout recul sur un acquis social met en danger l’ensemble de ces droits, durement arraché par la lutte, en créant une ouverture pour les niveler par le bas. Après les réformes du code du travail et de l’assurance chômage, qui ont déjà pour effet d’appauvrir et précariser la population, le gouvernement continuera son œuvre destructrice tant que nous ne l’arrêterons pas.

Nos revendications ne changent pas : retrait total du projet de réforme du système de retraites, amélioration du système actuel, meilleures conditions de travail, moins de précarité et plus d’égalité. Plus précisément, dans l’industrie du jeu vidéo : stop au crunch, hausse des salaires, égalité des genres, lutte contre le harcèlement et toutes les discriminations, stop au CDD généralisé et au salariat déguisé, stop à l’exploitation des stagiaires !

Depuis le 5 Décembre nous suivons les appels des grandes centrales syndicales, que nous faisions remonter à nos adhérent·e·s et sur Twitter. Nous lançons dorénavant nous-même un appel à la grève reconductible couvrant le champ d’action du STJV dans le secteur privé, du 1er au 10 Janvier 2020 inclus. Les adhérent·e·s du syndicat décideront ce jour là des suites à apporter à la grève et de l’éventuelle reconduction de l’appel. Nous vous invitons à organiser ou à participer à des assemblées générales partout en France.

Cet appel concerne donc : toute personne employée par une société d’édition, de distribution, de service et/ou de création de jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le type de production de sa société (jeux consoles, PC, mobile, serious games , expériences VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, etc.), ainsi que tout·e·s les enseignant·e·s travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec la production vidéoludique. Pour toutes ces personnes, et puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler les jours où vous souhaitez faire grève.

Nous invitons également les personnes en freelance, créateur·ice·s de contenu, étudiant·e·s, chercheur·se·s, membres de sociétés coopératives de production et chômeur·se·s à se mobiliser et se joindre à nous lors des manifestations et rassemblements qui viendront.

La grève dans le droit privé

La grève, c’est QUOI ?

Un arrêt total du travail
N’est pas reconnue légalement comme grève la cessation partielle ou le ralentissement du travail

…collectif et concerté…
Un·e salarié·e ne peut pas faire grève tout·e seul·e, il faut être au moins 2. Sauf si le/la salarié·e est seul·e salarié·e de l’entreprise, ou s’il ou elle rejoint un appel à la grève au niveau national.

…pour défendre des revendication professionnelles.
Sont reconnues comme des revendications professionnelles les salaires, les conditions de travail, la protection de l’emploi, etc.

Si ces 3 conditions ne sont pas remplies le mouvement est considéré illicite et les salarié·e·s ne sont pas protégé·e·s par le droit de grève.

C’est pour QUI ?

Pour tout le monde.
La grève est un droit reconnu à tous et toutes les salarié·e·s du secteur privé. Il n’est pas nécessaire que la majorité ou tout les salarié·e·s de l’entreprise participent à la grève.

On fait COMMENT ?

Les salarié·e·s peuvent faire grève à n’importe quel moment, sans avoir à respecter un préavis. Il suffit de ne pas vous présenter au travail le(s) jour(s) de grève. La seule condition est que l’employeur doit avoir eu connaissance des revendications avant l’arrêt de travail : dans le cadre d’un appel à la grève émis par des syndicats représentatifs au niveau national, vous n’avez rien à faire.

Dois-je prévenir mon employeur à priori ? Non
Dans le privé sous aucune circonstance. Néanmoins si on vous demande la raison de votre absence à votre retour, vous devez la donner. Vous pouvez tout à fait prévenir à l’avance vos leads et/ou directeur·ices pour simplifier l’organisation de l’entreprise et éviter les frictions.

Le droit de grève ne peut en aucun cas être refusé, “On a une deadline le 6” n’est pas recevable pour refuser le droit de grève par exemple.

Dois-je poser des congés ? Non

Serais-je payé·e ? Non
Un·e salarié·e gréviste n’est pas rémunéré pendant la grève, la retenue sur son salaire doit être équivalente à la durée pendant laquelle il/elle n’a pas travaillé.

Y a-t il des RISQUES ?

Le droit de grève protège les salarié·e·s qui choisissent de l’exercer :
• un·e salarié·e gréviste ne peut être licencié·e en raison de sa participation à la grève
• un·e salarié·e gréviste ne peut être discriminé·e en raison de sa participation à la grève

Si l’employeur licencie un·e salarié·e gréviste en raison de sa participation à la grève et en dehors de ces 2 cas, le licenciement sera considéré comme nul. Il/elle pourra être réintégré·e s’il/elle le souhaite et percevra une indemnité.

Les seuls cas (fautes lourdes) où un·e salarié·e gréviste peut être licencié·e :
• le/la salarié·e empêche les autres salarié·e·s de travailler, il/elle fait une entrave au travail
• le/la salarié·e séquestre ou a des actes violents envers des biens ou des personnes

5 Décembre : le STJV appelle à la grève

Le STJV appelle l’ensemble des travailleurs et travailleuses de l’industrie du jeu vidéo, les étudiant·e·s, et toute autre personne susceptible de le faire, à faire grève le Jeudi 5 Décembre contre le projet de réforme des retraites et pour au contraire obtenir une amélioration du système actuel, de meilleures conditions de travail, moins de précarité et plus d’égalité.

Ce projet de retraite à points a pour objectif de nous faire travailler plus longtemps et de réduire le montant des pensions. Nous ne pouvons accepter plus de précarité pour les retraites, d’autant plus après des carrières désastreuses pour la santé et sous-payées dans le jeu vidéo. Nous ne voulons pas perdre notre vie à la gagner ! En s’attaquant aux régimes « spéciaux » des retraites, gagnés par des luttes sociales, le gouvernement cherche à nous diviser. Chaque secteur, chaque profession qui perd des droits est une excuse de plus pour justifier un nivellement général par le bas. Nous devons nous unir et défendre, ensemble, notre envie d’une vie meilleure.

Sur le travail le gouvernement actuel, comme ses prédécesseurs, est parti pour déconstruire tous les acquis sociaux. Les travailleuses et travailleurs du jeu vidéo, déjà précarisés par les pratiques néo-libérales qui dominent l’industrie, ne peuvent plus supporter des réductions de leurs droits. Entre la réforme du chômage, qui réduit déjà le niveau de vie de nombre d’entre nous coincé·e·s entre deux CDD dans un secteur qui recrute peu, et le CDI de Projet qui se dessine à l’horizon, l’avenir de notre industrie ne s’envisage pas sans lutte.

Nous revendiquons de meilleures conditions de travail et un respect de nos droits : stop au crunch, hausse des salaires, égalité des genres, lutte contre le harcèlement et toutes les discriminations, stop au CDD généralisé et au salariat déguisé, stop à l’exploitation des stagiaires !

Nous pensons que l’unité des travailleurs et travailleuses, à travers les différentes industries et les différentes revendications, nous permettra de créer une base collective à même de créer, avec toutes les personnes qui portent cet espoir, un meilleur avenir non seulement dans nos professions mais aussi pour toute la population et pour la planète. Cette grève sera l’occasion de nous retrouver et d’unifier les revendications de toutes et tous.

C’est pourquoi le STJV lance cet appel à la grève, et défilera dans divers cortèges avec les autres organisations syndicales. Nous invitons toutes les personnes travaillant, ayant travaillé, ou souhaitant travailler dans l’industrie du jeu vidéo, quel que soit leur statut, à se retrouver aux points de rendez-vous que nous organiserons. Nous rappelons à tout·e·s les salarié·e·s du privé que, s’agissant d’un appel national, ils et elles n’ont pas de démarches particulières à entreprendre pour participer à cette grève : il suffit de ne pas aller travailler le 5 Décembre.

Soutien à Austin Kelmore – Répression syndicale chez Ustwo par le licenciement abusif

En septembre dernier, le studio de jeux vidéo anglais Ustwo Games procédait au licenciement d’un de ses programmeurs, Austin Kelmore. Syndiqué à l’IWGB (Independant Workers Union of Great Britain), Austin est aussi membre et cofondateur de GWU-UK (Game Workers Unite). Il organisait des rencontres avec ses collègues en dehors des heures de bureau pour discuter de leurs conditions de travail et les aider à défendre leurs droits.

Le studio justifie sa décision en évoquant des raisons de sous-performance, mais nous ne sommes pas dupes. Nous reconnaissons là les habituelles méthodes de répression syndicale. En Angleterre, comme en France et partout dans le monde, la sous-performance est un des prétextes préférés du patronat pour discriminer et licencier des syndicalistes, parce qu’il est suffisamment vague pour s’adapter à toutes les situations (Défenseur des droits – 12ème baromètre de la discrimination dans l’emploi).

Ustwo se défend en se présentant comme un petit studio familial, malmené par de vilains syndicats. En revendiquant une culture d’entreprise basée sur l’amitié, le partage, la liberté et l’entraide, Ustwo ne fait que mettre en avant son hypocrisie. Ces valeurs s’arrêtent là où les intérêts de ses patrons commencent. Nous avons déjà été confronté·e·s en France à des entreprises qui affichent des valeurs « familiales », comme Eugen Systems, qui ont bien démontré que leurs prétendues valeurs ne servent qu’à mieux réprimer leurs employé·e·s.

Rappelons qu’Ustwo n’est pas un petit studio. L’entreprise emploie plus de 250 personnes sur 4 continents. Ses jeux ont générés plusieurs dizaines de millions de dollars de bénéfices en quelques années. C’est une entreprise à la structure plus proche des grandes entreprises prédatrices que d’une petite entreprise familiale et indépendante.

Quand Austin rencontre ses collègues, c’est pour faire valoir leurs droits et les protéger des pratiques préjudiciables de leur employeur. C’est pour une meilleure reconnaissance de leur travail. C’est pour un meilleur partage des richesses générées par les travailleurs et travailleuses de l’entreprise.

Ce licenciement inique déborde de l’aspect purement professionnel. De nationalité américaine, Austin et sa famille sont désormais en difficulté pour rester sur le territoire anglais, son visa dépendant de cet emploi. Pour rajouter à la liste des manquements, le studio a refusé la présence d’un·e représentant·e syndical·e, une pratique illégale. Des managers aux abois préfèrent hypothéquer l’avenir personnel de leurs employé·e·s plutôt que les voir s’organiser et défendre leurs droits. C’est une menace directe contre le développement d’un mouvement international de syndicalisation dans l’industrie des jeux vidéo.

Pour l’ensemble de ces raisons, les sections Jeux Vidéo de Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo) condamnent les procédures abusives et illégitimes lancées par Ustwo Games, et apportent tout leur soutien à Austin et à Game Workers Unite UK.

Le syndicalisme est un droit, défendons-le !

Les salariés de gumi Europe licenciés au rabais !

Nous relayons ci-dessous le communiqué de nos collègues de gumi Europe.

 

Après l’annonce officielle de l’arrêt du jeu Brave Frontier: The Last Summoner, gumi Europe (la société développeuse et éditrice du jeu) va être fermée.

Les salariés dénoncent des conditions de licenciement et départs au rabais et pointent la responsabilité de la maison mère, gumi Inc., basée à Tokyo au Japon.

Quel sont les reproches formulés à l‘encontre de gumi Inc. ?

  • Les conditions de sortie proposées aux salariés sont minimales malgré les investissements mutuels et personnels réalisés durant une phase de développement du jeu extrêmement tendue;
  • Aucune alternative ou piste exploratoire n’a été engagée en vue de faciliter le reclassement ou la suite professionnelle des futurs ex-salariés de gumi EU. En outre, les propositions faites par les salariés n’ont reçues que des réponses négatives;
  • gumi Europe (succursale de gumi Inc) bénéficie d’argent public grâce à un crédit d’impôt du CNC, à hauteur de 1,5 millions d’euros, et dans le même temps détruit des emplois sans explorer toutes les alternatives possibles;
  • gumi Inc. fait de nombreux reproches à gumi Europe, allant jusqu’à remettre en cause la compétence même de ses salariés, afin de justifier sa décision de fermeture. Cependant gumi Europe, n’étant qu’une succursale de gumi Inc., ne peut être tenue responsable des erreurs de gestion qui restent imputables à la maison mère qui avait tous les pouvoirs de décision.

gumi Inc. fait preuve d’un grand gâchis humain.

Après une importante phase de restructuration de ses effectifs entre 2016 et 2017 (renouvellement d’une grande proportion des effectifs), après plus de 2 ans de développement, après le lancement mondial du jeu Brave Frontier: The Last Summoner, gumi Inc. décide brutalement l’arrêt du jeu et la fermeture du studio de Paris (gumi EU). Bien que déjà très vraisemblablement décidée à gumi Inc. (Tokyo) dès le mois d’Octobre 2018 cette information n’est officiellement communiquée au délégué du personnel qu’en Avril 2019, après avoir laissé s’installer pendant 6 mois une situation d’incertitude démotivante pour les salariés.

En conséquence entre Octobre 2018, date de l’arrêt progressif des budgets marketing du jeu mais aussi démarrage de la situation d’attente à peine 1 mois après le lancement du jeu, et Avril 2019, moment de l’information officielle de la fermeture du studio, plus de 20 personnes quittent le studio soit pour cause de contrat ne pouvant être renouvelé soit en démissionant à cause de la démotivation engendrée. Plusieurs départements ne fonctionnent alors plus correctement et le “système D” doit être mis en place afin de continuer à faire tourner le jeu et sortir toutes les semaines du contenu pour la communauté de joueurs, élément crucial dans un jeu dont le modèle économique est la gratuité par défaut (free to play). À titre d’exemple, en Février 2019 gumi Europe opère sans département marketing et en Avril 2019 l’équipe de QA interne est réduite à… 2 stagiaires !

Phénomène aggravant, après l’arrêt effectif du marketing en Octobre 2018 gumi Inc. fixe à gumi EU des objectifs extrêmement ambitieux et trop proches dans le temps, ayant pour échéance Décembre 2018, pour conditionner la reprise des investissements marketing. En plus de la compensation des effectifs perdus les salariés doivent s’investir à nouveau fortement pour tenter d’atteindre ces objectifs, provoquant ainsi à nouveau recours à du travail le soir voire certains week ends. Renouant ainsi avec la pratique du crunch qui était déjà régulière au sein de gumi Europe pour permettre d’atteindre les objectifs de livraisons imposés par gumi Inc. Et ce alors que pendant le même temps gumi Inc. considère la fermeture du studio.

Les effectifs de gumi Europe sont talentueux et ont des compétences qui peuvent être réutilisées dans d’autres studios ou d’autres activités du groupe (jeu vidéo, réalité virtuelle, ingénierie pour la crypto monnaie…). Aucune démarche d’analyse des compétences ni aucune tentative de “reclassement” n’a été opérée par gumi Inc. qui a préféré opter pour une fermeture sèche sans se préoccuper de ses employés.

En outre, alors que cela s’est déjà produit dans le passé du groupe (fermeture du studio de Stockholm en 2016) et malgré la demande explicite de certains salariés, gumi Inc. a refusé de céder le code source du jeu, ce qui aurait permis la sécurisation de la création d’une nouvelle société pour environ 10 salariés qui auraient pu bénéficier de 3 années accumulées de développement technologique. Jamais gumi Inc. n’a mentionné la recherche de repreneur ni accepté la cession du code source du jeu suite à la demande des salariés. En cela encore une fois gumi Inc. n’affiche aucune volonté de vouloir faire des efforts pour sécuriser l’avenir de ses ex-salariés.

gumi liquidateur de la confiance de la communauté

Le modèle de jeu free to play repose sur la confiance qui s’établit entre le développeur et sa communauté de joueurs. Pour y parvenir les équipes de gumi EU ont depuis 2014 – depuis le premier projet Brave Frontier opéré par gumi EU – déployé de nombreux moyens et se sont mies à l’écoute des attentes des joueurs via ses manageurs de communautés. Résultat : plusieurs centaines de milliers d’heures de jeu consacrées et autant d’euros investis par les joueurs. Ce cercle vertueux est brutalement mis à mal par la décision de gumi Inc. de fermer le jeu et entraîne immédiatement après l’annonce officielle de fermeture (le 11 Juin 2019) un délitement de la communauté construite. La communauté se sent flouée au vu de l’engagement dont elle a fait preuve.

Brave Frontier: The Last Summoner n’est hélas pas le seul cas concret au sein de gumi. Cela laisse à penser que gumi Inc. n’envisage sa communauté que comme un moyen financier, tout en omettant la confiance préalable à cette relation. Il faut à cela rajouter que les manageurs de communauté communiquent avec les joueurs à visage découvert et que leur personne est connue de ceux ci. Il est ici question de professionnalisme mais aussi de réputation sur le marché de l’emploi. Comment dissocier son image personnelle de celle de son employeur qui ne respecte pas ses engagements ?

gumi bénéficie d’argent public mais ne respecte pas ses promesses

1,5 million d’euros d’aide au titre du crédit d’impôt du jeu vidéo ont été attribués à gumi afin d’accompagner le développement et le lancement du jeu Brave Frontier: The Last Summoner.

En contrepartie, il est implicitement attendu que les plans de développement et de commercialisation du jeu soient respectés. Hors dans le plan déclaré auprès du CNC (et qui a permis la validation du crédit d’impôt), 3,5 millions d’euros étaient prévus pour le marketing du jeu sur plusieurs mois. In fine seuls 500 000 euros ont été investis dans le marketing, précipitant ainsi l’effondrement de la notoriété du jeu et permettant ainsi à gumi Inc. de justifier de la décision de fermeture par la non atteinte des résultats attendus.

Il y a à la fois une situation de non respect de ces déclarations et engagement mais aussi de mise en place d’une prophétie auto-réalisatrice provoquant les conditions nécessaires pour que le groupe puisse justifier l’actuelle situation de fermeture de gumi Europe.

Pour toutes ces raisons les salariés de gumi Europe se sentent aujourd’hui floués et non respectés au vu du de l’investissement qu’ils ont réalisé durant ces 3 ans de développement.

En outre, le management de gumi a recruté et fait déménager des profils pointus venus de l’étranger (pays européens et asiatiques principalement) sur la promesse d’un plan de carrière à long terme (développement de jeux additionnels…). Rien de cela ne se sera passé et nous avons communément le sentiment qu’il est de notre devoir de continuer à entretenir au mieux le lien de confiance qui a fait venir ces personnes en France pour sauvegarder notre attractivité et notre compétitivité à tous.

Les salariés de gumi Europe demandent donc la reconsidération et la réévaluation des conditions de sortie et espèrent être entendus par leur maison mère gumi Inc. avant de devoir intenter des actions en justice.